La police espagnole frappe des manifestants pro-Palestine avec des matraques lors de La Vuelta
- Le ministre espagnol des Affaires étrangères estime que l’équipe israélienne devrait être exclue pour « envoyer un message » sur la guerre à Gaza

Spain
AA / Oviedo, Espagne / Alyssa McMurtry
La police espagnole a frappé des manifestants pro-Palestine avec des matraques vendredi lors de La Vuelta, une grande course cycliste espagnole.
Alors que les cyclistes les plus rapides s’apprêtaient à entamer l’ascension difficile du port de L’Angliru, dans la région des Asturies, un groupe de manifestants a bloqué la route.
La police est intervenue pour les déloger, repoussant certains et frappant d’autres avec des matraques. L’un des manifestants était déjà au sol lorsqu’il a été frappé.
Les commentateurs de la course sur la chaîne publique espagnole ont précisé que les spectateurs protestaient « contre la participation de l’équipe israélienne à La Vuelta en raison de l’horrible génocide subi par le peuple palestinien ».
- L’incident a entraîné un retard d’environ 30 secondes pour les cyclistes en tête.
Plus tôt dans la journée, un autre groupe de manifestants pro-Palestine avait tenté de perturber la course près de la ville de Llanes, également dans les Asturies.
Mercredi, des manifestants à Bilbao, dans le Pays basque, avaient forcé l’interruption de la course à 3 kilomètres de la ligne d’arrivée. La veille, la course avait également été perturbée.
- Les ministres espagnols soutiennent les manifestants
Les ministres espagnols se sont également exprimés contre la participation de l’équipe Israel-Premier Tech, propriété du milliardaire Sylvan Adams, allié du Premier ministre Benyamin Netanyahu.
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré soutenir l’exclusion de l’équipe pour « envoyer un message » à Israël, affirmant que leur participation aux compétitions sportives ne peut pas se poursuivre « comme si de rien n’était ». Cependant, le gouvernement espagnol n’a pas le pouvoir d’expulser l’équipe.
« Je suis très fier d’être le ministre des Affaires étrangères d’un pays qui montre sa solidarité, qui ne tolère pas la barbarie, qui se mobilise pour arrêter ce massacre que nous voyons à Gaza », a déclaré Albares à Anadolu.
- Adams qualifie les manifestants de terroristes
Dans une interview accordée vendredi au média israélien Sport 5, le propriétaire de l’équipe a qualifié les manifestants du Pays basque de « terroristes ».
« Nous avons eu deux journées très difficiles au Pays basque. La région est connue pour être un bastion d’activistes d’extrême gauche et de séparatistes qui aiment manifester. Ce ne sont pas nos amis, c’est sûr », a déclaré Adams, en faisant référence à l’ex-groupe terroriste basque ETA.
Cependant, les manifestations se poursuivent dans les Asturies, où la course se déroulera samedi. Ensuite, La Vuelta se rendra en Galice, en Castille-et-León, ainsi que dans la région de Madrid. La course doit se conclure à Madrid, qui a déjà accueilli plusieurs grandes manifestations contre le génocide, le 14 septembre.
Adams a indiqué que l’Amaury Sport Organisation, organisatrice de La Vuelta, avait demandé à l’équipe israélienne de quitter la course.
« Mais je leur ai dit que je ne le ferais pas. Si nous renonçons, ce n’est pas seulement la fin de notre équipe, mais de toutes les autres équipes », a-t-il ajouté. « Demain, ils manifesteront contre les équipes de Bahreïn, des Émirats arabes unis et d’Astana. Il n’y a pas de fin aux boycotts. Je leur ai dit qu’ils avaient tort et que nous avions le droit de rester. »
Le milliardaire a également précisé avoir reçu le soutien ferme du président de l’Union cycliste internationale, David Lappartient.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba
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