Afrique

Niger : Les avocats d'activistes emprisonnés portent plainte pour «détention arbitraire»

-Ils protestent contre le maintien en détention de leurs clients, alors «qu’aucune instruction» n’est encore ouverte.

Esma Ben Said  | 12.05.2018 - Mıse À Jour : 12.05.2018
Niger : Les avocats d'activistes emprisonnés portent plainte pour «détention arbitraire»

Niger

AA/Niamey/Kané Illa

Les avocats des 26 activistes nigériens arrêtés en mars et avril derniers, dans le cadre des manifestations contre la loi de finances 2018, ont déclaré, vendredi, avoir décidé de porter plainte contre le maintien en détention de leurs clients, a appris Anadolu de source proche de ces avocats.

«Nous avons jugé utile de déposer une plainte contre X au niveau du parquet de l’instance de Niamey, pour détentions arbitraires de nos clients», a indiqué Maître Abdousalam Cissé, un des avocats des activistes, lors d’une conférence de presse.

Il a précisé que cette plainte contre X concerne «tous ceux qui sont de près ou de loin liés à des détentions qui ne se justifient pas».

L’avocat et ses collègues ont aussi déploré le fait qu’il n’y a eu «aucune avancée» dans le traitement du dossier de leurs clients. Au cours de la même conférence de presse, les avocats des activistes ont pointé des soucis de santé qu’auraient certains de leurs clients.

Ni le gouvernement, ni les autorités judiciaires nigériennes n’ont encore réagi à cette sortie des avocats des 26 activistes arrêtés le 25 mars et le 11 février dernier, en marge des manifestations interdites contre la loi de finances 2018.

Parmi eux figurent les trois principaux leaders de la société civile opposée aux «mesures antisociales» contenues dans cette loi de finances. Il s’agit de Nouhou Arzika président du «Mouvement patriotique pour une citoyenneté responsable (MPCR)», Moussa Tchangari secrétaire général de l’association «Alternative Espaces Citoyens (AEC)» et Ali Idrissa coordonnateur du «Comité de réflexion indépendant pour la
sauvegarde des acquis démocratiques (CROISADE)».

Accusés, entre autres, de délits «d’organisation et participation à une manifestation interdite» et de «complicité de destruction de biens publics et privés», eux et leurs collègues ont été placés en détention dans différentes prisons de la région de Tillabéry, dont la plus proche est située à 25 kilomètres de Niamey.

Depuis le mois de novembre 2017, un collectif des organisations de la société civile, mené par le MPCR, l’AEC et le CROISADE, proteste contre la loi de finances 2018 dont il conteste certaines mesures, notamment celle portant augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits de grande consommation et celle portant suppression de certains impôts et taxes au profit des opérateurs de téléphonie mobile.

Dans une lettre ouverte datée du 20 avril, 13 Organisations non gouvernementales africaines et internationales, dont Amnesty International ont demandé aux chancelleries basées à Niamey d’intercéder auprès des autorités nigériennes «afin que toutes les charges contre les défenseurs des droits humains soient abandonnées».

Aucune réactions du gouvernement nigérien ni des chancelleries interpellées n’ont, à ce jour, été enregistrées suite à la suite de cette demande.

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