Afrique

Le Caire déplore des déclarations d’un responsable de l'Initiative du Bassin du Nil

- qui a critiqué la proposition égyptienne d'inclure la Banque Mondiale aux négociations relatives au barrage de la Renaissance

Hafawa Rebhi  | 11.01.2018 - Mıse À Jour : 11.01.2018
Le Caire déplore des déclarations d’un responsable de l'Initiative du Bassin du Nil

Al Qahirah

AA/ Le Caire/ Mohamed al-Rayess

L'Egypte a déploré, jeudi, des déclarations d'un responsable de l'Initiative du Bassin du Nil (IBN), qui s'est opposé à la proposition égyptienne pour une participation neutre de la Banque Mondiale aux négociations relatives au barrage de la Renaissance [Ennahdha].

"Nous rejetons, tant sur la forme que sur le fond, les déclarations du Directeur exécutif (non nommé) du Bureau technique régional du Nil-Est (ENTRO) relevant de l’IBN, publiées par le quotidien éthiopien, "The Ethiopian Herald", à la date du 5 janvier", indique un communiqué du ministère égyptien des Ressources hydriques et de l’Irrigation dont Anadolu eu une copie.

Le ministère a indiqué qu'il "rejette et déplore les déclarations faites par le responsable concernant la participation neutre, proposée par l’Egypte, de la Banque Mondiale aux travaux du comité technique tripartite relatif aux négociations du barrage de la Renaissance". "Des déclarations, qui selon le ministère, émanaent d’une source non qualifiée".

"L'Initiative du Bassin du Nil et ses organes subsidiaires ne sont pas concernés de près ou de loin par la question du barrage de la Renaissance, qui est traitée dans le cadre d'un comité tripartite comprenant l'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan", a indiqué le ministère dans son communiqué.

"Dans ce contexte, le ministère égyptien des Ressources hydriques et de l’Irrigation déplore vivement ces déclarations qui sortent du cadre de la compétence de l’ENTRO et réclame au Directeur exécutif de respecter les limites et la portée de ses compétences", précise le communiqué.

L’Initiative du Bassin du Nil est un accord signé en 1999 par onze Etats qui stipule d’assurer un développement durable dans les domaines politique et social des pays concernés et une exploitation équitable des ressources communes.

En 2012 l’Egypte tout autant que le Soudan, ont gelé leur participation à l’Initiative du bassin du Nil et n’ont pas participé aux réunions sur la coopération entre les pays du bassin. Cette rupture est motivée par les différends du Caire et de Khartoum avec les pays du bassin autour de l'accord d’Entebbe.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Chokri, avait déclaré à l’issue des pourparlers tenus fin décembre dernier à Addis-Abeba, que "l’Egypte avait proposé l’adhésion de la Banque Mondiale en tant que partie neutre aux négociations du comité technique tripartite, compte tenu de son expertise technique majeure qui pourrait faciliter la conclusion d'un accord au sein du comité".

Chokri a également indiqué, mercredi, dans des déclarations à la presse, que "l’Egypte n’avait jusqu’à présent pas reçu de réponse de l’Éthiopie quant à la demande égyptienne relative à l’adhésion de la Banque Mondiale".

Le Caire craint que la construction du barrage par l’Ethiopie au niveau du Nil n'affecte la part de l’Egypte dans les eaux du fleuve, s’élevant à 55.5 milliards de mètres cubes par an.

De son côté, Addis-Abeba assure que ce barrage apportera des bénéfices, notamment dans le secteur de la production d’électricité, sans porter atteinte à l’Egypte et au Soudan.

Le bassin du Nil comprend 11 États à savoir : l’Érythrée, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Égypte, la République démocratique du Congo, le Burundi, la Tanzanie, le Rwanda et le Kenya.

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