Afrique

Algérie : Le phénomène des «Harragas» reprend de plus belle

- Près de 500 algériens, tentant la traversée de la Méditerranée clandestinement pour rejoindre l’Europe, ont été interceptés ces derniers jours par les Gardes-côtes algériennes.

Nadia Chahed  | 02.10.2017 - Mıse À Jour : 03.10.2017
Algérie : Le phénomène des «Harragas» reprend de plus belle

Algeria

AA/ Alger / Karim Kabir

Dix huit candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés, dimanche, au large d'Aîn-El-Turck (Oran, 420 Km Ouest d’Alger), par les unités du groupement territorial des Gardes-côtes d’Oran, a appris le correspondant d'Anadolu de l'agence de presse officielle algérienne, APS.

Les 18 candidats à l'émigration clandestine, tous de nationalité algérienne, qui tentaient leur aventure à bord d’une embarcation pneumatique, ont été interceptés aux environs de midi (HL), à 25 miles au Nord de Cap Falcon, a indiqué la même source. Ces émigrants espéraient se rendre en Espagne.

Samedi, les mêmes Gardes-côtes ont mis en échec une tentative d’émigration de quinze personnes dans la même zone.
Jeudi dernier, l’armée algérienne avait également déjoué des tentatives d’émigration clandestine de 83 personnes dans les wilayas de Skikda (495 Km Est d’Alger) et Annaba (565 Km Est), selon un communiqué du ministère de la Défense.

Une journée plutôt, l’armée avait, encore une fois, intercepté 121 candidats au large des villes de Tenes (260 Km, Ouest d’Alger), Mostaganem (345 Km Ouest), Annaba et Skikda.

Sans préciser avec exactitude les endroits, l’armée a également arrêté mardi 26 septembre, pas moins de 191 «harragas» alors qu’ils tentaient la traversée à bord d’embarcations artisanales.

Et Dimanche 24 septembre, ce sont 32 personnes qui ont été interceptés au large d’Annaba et d’El-Kala (620 Km Est d’Alger), et 24 autres «harragas» avaient été arrêtés, la veille, dans la même région.

Ce sont donc, près de 500 algériens, des «harragas», «brûleurs» dans le langage algérien, désignant ces personnes tentant la traversée de la Méditerranée clandestinement pour rejoindre l’Europe, ont été interceptés ces derniers jours par les Gardes-côtes algériennes.

Loin d’être exhaustifs, faute de statistiques officielles, ces chiffres illustrent le regain du phénomène des «harragas», éclipsé depuis quelques temps par la polémique autour de l’arrivée en Algérie de plusieurs milliers de migrants subsahariens.

Apparu au milieu des années 2000, le phénomène attire essentiellement des jeunes sans emploi et sans perspectives, incapables d’obtenir un visa, qui tentent de traverser la Méditerranée, par temps cléments, comme ces jours-ci, à bord d’embarcation souvent artisanales dans l’espoir de rejoindre l’Europe.

Mais parfois, l’aventure finit tragiquement en mer.

Et ces dernières années, même les femmes se mettent de la partie.

En dépit de l’existence, depuis 2009, d’une loi incriminant le phénomène, -les candidats à l’émigration clandestine, interceptés, sont souvent condamnés à des amendes ou à des peines de prison- les tentatives de la «harraga» n’ont jamais cessé.

En 2016, pas moins de 1200 algériens ont tenté de rejoindre l’autre rive de la Méditerranée, selon un bilan de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH).Mais on ignore, le nombre de ceux qui arrivent au bout de l’aventure. Samedi, le journal italien Corriere Quotidiano rapportait que cinq algériens avait débarqué, à bord d’une petite barque, sur l’ile de Sardaigne. Selon cette source, 200 autres algériens ont débarqué ces derniers jours sur cette ile.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın