Türkİye

Kitarovic : "La Turquie est l'amie des jours difficiles de la Croatie"

- La Présidente de la République de Croatie, Kolinda Grabar Kitarovic, s'est félicitée des bonnes relations bilatérales avec la Turquie, soulignant l'importance de la proximité des deux pays notamment pour la paix et la stabilité en Europe du Sud-est

Nazlı Yüzbaşıoğlu, Tuncay Çakmak  | 10.01.2018 - Mıse À Jour : 11.01.2018
Kitarovic : "La Turquie est l'amie des jours difficiles de la Croatie" ( Volkan Furuncu - Anadolu Ajansı )

Ankara

AA - Ankara

“Dans une période où nous avions très peu d’amis autour de nous, la Turquie a toujours été aux côtés de la Croatie même dans les jours les plus difficiles".

C’est avec ces mots que, Kolinda Grabar Kitarovic, Présidente de la République de Croatie, a fait part de sa reconnaissance envers la Turquie.

Kitarovic était arrivée, mardi soir à Ankara, dans le cadre d’une visite officielle, au cours de laquelle elle avait rencontré son homologue turc, le Président Recep Tayyip Erdogan.

En marge des rencontres et réunions officielles, la présidente croate a répondu aux questions de l’Agence Anadolu (AA).

Elle a d’abord exprimé sa satisfaction des bonnes relations entre son pays et la Turquie.

"Nous nous réunissons régulièrement avec le Président Erdogan en marge des réunions internationales. Nous devons accroître le nombre de ces réunions au sujet des domaines de l’économie, de l’éducation ou encore de la culture. Plusieurs sujets régionaux et internationaux tels que, la situation en Europe du Sud-est, la stabilisation de la Bosnie-Herzégovine, les relations avec l’Union Européenne (UE), la paix au Moyen-Orient et la situation dans le Golfe, font partie de notre agenda commun", a-t-elle indiqué.

Kitarovic a, en outre, souligné la bonne qualité des relations bilatérales.

"Nous serons toujours reconnaissants au soutien apporté par la Turquie durant le jours les plus durs traversés par la Croatie. Nous n’avons pas oublié le soutien fourni pendant et après la guerre. Même si nos relations sont déjà bonnes, nous avons un fort potentiel qui peut les rendre encore meilleures, surtout au niveau de la coopération économique, la stabilisation de l’Europe du Sud-est et le dialogue avec l’Union Européenne", a-t-elle déclaré.

Rappelant que lors de la visite du Président Erdogan à Zagreb en 2016, les deux pays s’étaient retrouvés au sein d’un forum économique, la présidente croate a poursuivi :

"Le volume de nos échanges commerciaux a augmenté. Pour les 9 premiers mois de 2017, il a atteint 350 millions d’Euros. Le Président Erdogan a fixé un objectif de 1 milliard de dollars, j’en suis heureuse et je partage cette ambition. Un outil essentiel qui nous permettra d’atteindre cet objectif, sera la création, cette année, d’une Chambre de Commerce Turco-croate à Istanbul".

La présidente croate a expliqué que les secteurs de l’agroalimentaire, de l’élevage, de l’énergie, de la construction et du tourisme, sont des facteurs de dynamisme et de développement économique.

"Nous souhaitons que les investissements turcs en Croatie soient plus élevés. Peut-être qu’en organisant des voyages d’affaires entre nos deux pays, nous pourrons favoriser cela", a-t-elle estimé.

Rappelant que la Croatie sort de deux échéances électorales, Kitarovic a fait savoir que le nouveau gouvernement s’efforce à identifier le meilleur candidat pour représenter la Croatie à l’ambassade de son pays à Ankara : "La Turquie est très importante pour nous. Nous voulons que l’ambassadeur qui sera missionné à Ankara soit de haut niveau".

Les relations Turquie-UE :

"La Croatie sera toujours l’amie de la Turquie dans l’UE et dans l’OTAN. La Turquie a parfaitement joué son rôle de médiatrice en Bosnie-Herzégovine. Nous pensons qu’il est vital que la Turquie soit maintenue sur le chemin de l’UE", a-t-elle affirmé.

La présidente croate a notamment souligné l’importance de l’accord signé le 18 mars 2016 par l’UE et la Turquie pour contrôler la crise des migrants et des réfugiés provenant principalement de Syrie.

La situation de la Bosnie-Herzégovine :

Selon la dirigeante croate, la Turquie et la Croatie sont deux Etats qui jouent un rôle essentiel de médiation pour la paix et la stabilité de la Bosnie-Herzégovine.

"Nous devons reprendre un rôle actif sur ce sujet. La Bosnie est entrée dans une phase de stagnation. Nous voulons que ce pays reprenne un rythme actif et dynamique en tant que pays qui négocie son adhésion à l’UE. Nous pouvons travailler avec la Turquie pour cet objectif au sein de l’UE et de l’OTAN", a-t-elle expliqué.

La présidente croate a regretté que de nombreux pays européens se préoccupent moins de la Bosnie-Herzégovine, pensant que ce pays a réglé tous ses problèmes.

"Cependant, la situation peut se déstabiliser très rapidement pour des raisons sécuritaires ou économiques. Le pays va bientôt organiser des élections. La nouvelle loi électorale est particulièrement compliquée. Nous devons travailler avec la Turquie pour préserver le statut fédéral de la Bosnie-Herzégovine", a-t-elle renchéri.

Le pont de Peljesac :

La Croatie a lancé un appel d’offres pour la construction d’un pont à Peljesac qui permettra de relier les principaux axes du sud et du nord du pays.

"Le processus se poursuit. Je ne sais pas qui remportera le marché mais trois sociétés s’affrontent, dont une société turque", a-t-elle précisé.

Kolinda Grabar Kitarovic avait occupé entre 2011 et 2014 le poste de vice-Secrétaire générale de l’OTAN chargée de la diplomatie publique. Elle a été la première femme à occuper ce poste.

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