CAN 2017 - Egypte - Burkina Faso: Déception et colère des Etalons
- L'entraîneur portugais du Burkina Faso, Paulo Duarte, a fustigé après la rencontre l'arbitre sénégalais Malang Diedhiou.

Gabon
AA / Libreville / Patrick Juillard
En football, ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui gagne. La demi-finale entre le Burkina Faso et l’Egypte, remportée par les Pharaons aux tirs au but (1-1, 3-4) en a apporté une parfaite illustration. Dominateurs durant toute la rencontre, les Etalons ont su revenir au score après avoir encaissé le premier but, signé de l’inévitable Mohamed Salah. La série de tirs au but leur a été fatale.
Quatrième des cinq tireurs burkinabè, le gardien de but Hervé Koffi, benjamin du tournoi à son poste, a manqué sa tentative face à l’immensément expérimenté Essam El Hadary, dont la première participation à la CAN remonte à 1998. Soit moins de deux ans après la naissance de Koffi (20 ans).
Si l’Egypte s’est contentée du strict minimum après sa qualification pour la finale, escamotant purement et simplement la zone mixte où attendaient les journalistes, le Burkina Faso a généreusement réagi à cette cruelle élimination.
En première ligne, le sélectionneur Paulo Duarte s’est montré très remonté contre l’arbitre de la rencontre, Malang Diedhiou. Ironique, le technicien portugais a félicité l’Egypte et ses propres joueurs, avant de concentrer le tir sur l’arbitre sénégalais.
« Je voudrais aussi féliciter quelqu’un qui nous a empêchés de gagner sur le terrain, a lâché Paulo Duarte. Il nous refuse un penalty clair en deuxième mi-temps… Tout le monde l’a vu, seul lui ne l’a pas vu… Sur le match (…), c’est le Burkina Faso qui doit gagner. Mais quelqu’un ne nous a pas laissés gagner ce match. On a senti qu’il ne voulait pas qu’on gagne. »
Interrogé sur son choix de faire tirer son gardien de but en quatrième position lors de la série de tirs au but, Paulo Duarte s’est défendu, expliquant que le jeune portier avait toujours fait partie des cinq meilleurs spécialistes de l’exercice lors des différents entraînements de l’équipe.
Le milieu de terrain Abdou Razack Traoré défendait également ses jeunes coéquipiers, défaillants lors de la série fatidique. « Hervé Koffi et Bertrand (Traoré) n’ont pas raté leur penalty (sic), c’est l’équipe qui l’a raté. On gagne ensemble, on perd ensemble », a déclaré à Anadolu le joueur de Karabükspor.
Auteur du but de son équipe durant la rencontre, l’attaquant Aristide Bancé ne cachait pas son amertume : « On est très déçus. On ne mérite pas d’être éliminés ce soir, avec le football qu’on produit. (…) On n’a pas eu beaucoup de chance. On s’est battu jusqu’au bout, mais on est tombé sur une équipe qui n’a rien fait, qui est resté derrière et n’a pas joué au football. »
Les Etalons n’en ont pas fini avec leur CAN 2017. Ils disputeront samedi sur l’exécrable pelouse de Port-Gentil le match pour la troisième place face au perdant de la demi-finale de ce jeudi à Franceville entre le Cameroun et le Ghana. « Il nous reste un match de classement. On va se donner à fond », conclut le défenseur Steeve Yago, soucieux comme ses coéquipiers de terminer cette Coupe d’Afrique sur une bonne note.