Politique

La Russie accuse l'Ukraine de favoriser les tensions dans le Donbass

- Le porte-parole du Kremlin soutient que l'Occident mène une campagne de diffamation contre la Russie, arguant que Moscou compromet toute solution pacifique dans la région

Elena Teslova  | 22.11.2021 - Mıse À Jour : 22.11.2021
La Russie accuse l'Ukraine de favoriser les tensions dans le Donbass

Moscow City

AA / Moscou / Elena Teslova

Le Kremlin a accusé, lundi, l'armée ukrainienne de susciter des tensions dans la région sensible du Donbass et l'Occident de mener une campagne de diffamation contre la Russie pour justifier ce que Moscou considère comme une volonté des autorités ukrainiennes de traiter le problème par la voie des armes.

Les provocations militaires de l'Ukraine ont considérablement augmenté, exécutées à l'aide d'armes fournies à Kiev par les pays de l'OTAN en violation du protocole de Minsk de 2014, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse à Moscou.

"Bien sûr, nous observons tout cela avec une vive inquiétude, compte tenu de l'influence importante des politiciens extrémistes en Ukraine", a-t-il déclaré.

Peskov a rejeté les accusations de concentration de troupes russes près du Donbass, à la frontière orientale de l'Ukraine, affirmant que les pays occidentaux sont engagés dans une campagne de diffamation visant à dépeindre Moscou comme un obstacle à une issue pacifique du problème en Ukraine.

"Tout mouvement de troupes russes dans les limites de nos frontières, nous parlons là de notre propre territoire, ne représente aucune menace pour qui que ce soit et ne devrait inquiéter personne", a-t-il déclaré.

"Dans ce contexte, nous constatons qu'une campagne médiatique ciblée est en cours (...). Il s'agit là d'une escalade de la tension, d'une tentative de dépeindre la Russie comme un facteur compromettant le processus de règlement", a-t-il ajouté.

Cette campagne semble également servir de "camouflage" aux tentatives de Kiev de "résoudre le problème du sud-est russe" par la force, a-t-il ajouté.

À la suite de la visite du ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, à Washington la semaine dernière, les médias américains ont rapporté que des responsables de l'administration Biden avaient fait part à leurs collègues européens de leur inquiétude quant aux éventuels préparatifs de la Russie en vue d'une invasion de l'Ukraine.

Les États-Unis auraient fait état d'"informations secrètes" auxquelles ils sont les seuls à avoir accès, mais Reznikov a repris les mêmes allégations lors de ses apparitions publiques aux États-Unis.

Les combats entre les forces gouvernementales ukrainiennes et les séparatistes pro-russes dans le Donbass ont fait plus de 13 000 morts depuis 2014, selon l'ONU.

La région est l'une des nombreuses sources de friction entre la Russie et l'Ukraine, dont l'annexion par la Russie de la région ukrainienne de Crimée, que les États-Unis, la Turquie et l'Assemblée générale des Nations unies considèrent comme illégale.

- Sergueï Lavrov : "Les États-Unis comprennent mieux la situation en Ukraine que l'Europe"

Par ailleurs, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est dit très préoccupé par "l'entêtement" de l'Allemagne et de la France à " couvrir et justifier les actions inacceptables du régime de Kiev".

Lavrov a affirmé que l'Ukraine intensifie sa "rhétorique belliqueuse", ce qui, selon lui, reflète "une volonté de se livrer à des provocations et de faire évoluer le conflit vers l'escalade."

Les États-Unis comprennent mieux que l'Europe la situation autour du protocole de Minsk, et la Russie soulève cette question lors de ses contacts avec la partie américaine, a-t-il ajouté.

"Lors du prochain entretien entre nos présidents - sa date et d'autres paramètres sont en cours de discussion - il ne fait aucun doute que le sujet ukrainien sera soulevé d'une manière ou d'une autre", a-t-il précisé


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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