Les BRICS condamnent les attaques contre l'Iran et le terrorisme en Syrie
- La déclaration commune du sommet de Rio exprime sa 'grave préoccupation' face à l'escalade au Moyen-Orient, invite le Conseil de sécurité de l'ONU à se saisir de cette question et qualifie Gaza de partie 'indissociable' de la Palestine

Istanbul
AA / Istanbul / Efe Ozkan et Yasin Gungor
Les pays du Groupe des BRICS ont condamné les attaques contre l'Iran, le terrorisme en Syrie et l'occupation par Israël du territoire syrien, tout en qualifiant Gaza de partie « indissociable » de la Palestine.
Dans une déclaration commune publiée lors du sommet des dirigeants des BRICS , accueilli par le Brésil à Rio de Janeiro les 6 et 7 juillet, le groupe a qualifié les frappes militaires contre l'Iran de violation du droit international et de la charte des Nations unies.
« Nous condamnons les frappes militaires lancées depuis le 13 juin 2025 contre la République islamique d'Iran, qui constituent une violation du droit international et de la Charte des Nations unies, et nous exprimons notre vive inquiétude face à l'escalade de la situation sécuritaire qui s'en est suivie au Moyen-Orient », peut-on lire dans la déclaration commune.
Celle-ci souligne également la nécessité de maintenir les garanties et la sécurité en matière nucléaire, afin de protéger les personnes et l'environnement, et se dit préoccupée par les attaques contre « les infrastructures civiles et les installations nucléaires pacifiques bénéficiant des garanties intégrales de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ».
« Dans ce contexte, nous réitérons notre soutien aux initiatives diplomatiques visant à faire face aux défis régionaux. Nous invitons le Conseil de sécurité des Nations unies à se saisir de cette question », peut-on lire dans la déclaration.
Un conflit opposant Israël et l'Iran a éclaté le 13 juin, date à laquelle les forces aériennes israéliennes ont lancé des frappes sur les sites militaires, nucléaires et civils iraniens, tuant au moins 935 personnes et en blessant 5 332 autres selon le ministère iranien de la Santé.
Téhéran a riposté par des tirs de missiles et de drones, tuant au moins 29 personnes et en blessant plus de 3 400, selon les chiffres publiés par l'Université hébraïque de Jérusalem.
Le conflit s'est achevé par un cessez-le-feu négocié par les États-Unis et entré en vigueur le 24 juin.
** Condamnation de la violence terroriste en Syrie et de l'occupation israélienne
Les pays du groupe des BRICS ont condamné la violence terroriste en Syrie et l'occupation israélienne du territoire syrien, tout en se félicitant de la levée des sanctions unilatérales à l'encontre de Damas.
« Nous condamnons la violence perpétrée dans diverses provinces syriennes », indique la déclaration, faisant référence aux attaques menées par les groupes terroristes Daech et Al-Qaïda, y compris le récent attentat contre l'église orthodoxe grecque Mar Elias à Damas, qui a fait 25 morts.
Le groupe a « fermement » condamné l'occupation du territoire syrien par Israël, la qualifiant de « violation flagrante du droit international et de l'accord de désengagement de 1974 », et a exhorté Israël à « retirer sans délai ses forces du territoire syrien. »
Les BRICS se sont félicités de l'allègement des sanctions, déclarant qu'ils « espéraient que cela soutiendrait les efforts visant à relancer l'économie syrienne et à amorcer la phase de reconstruction ».
Bachar al-Assad, qui a dirigé la Syrie pendant près d'un quart de siècle, s'est enfui en Russie le 8 décembre 2024, marquant la fin du règne du Parti Baas, au pouvoir depuis 1963.
Ahmad Al-Charaa, chef des forces anti-régime qui ont chassé Al-Assad, a été déclaré président pour une période transitoire fin janvier.
**Les BRICS qualifient Gaza de partie « indissociable » de la Palestine
Le groupe a déclaré que la Bande de Gaza était une « partie indissociable du Territoire palestinien occupé » et a souligné la nécessité d'unifier la Cisjordanie et la Bande de Gaza sous le contrôle de l'Autorité palestinienne.
La déclaration réaffirme « le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, y compris le droit à l'indépendance de l'État de Palestine ».
Les pays se sont déclarés « gravement préoccupés » par les attaques incessantes d'Israël et le blocage de l'aide humanitaire, et ont condamné l'utilisation de la famine comme méthode de guerre.
« Nous exhortons les parties à s'engager de bonne foi dans de nouvelles négociations pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel, au retrait total des forces israéliennes de la Bande de Gaza et de toutes les autres parties du Territoire palestinien occupé, à la libération de tous les captifs et détenus en violation du droit international, et à l'accès et à l'acheminement durables et sans entraves de l'aide humanitaire », ont déclaré les pays des BRICS.
La déclaration souligne que les Palestiniens doivent jouer un rôle central dans la reconstruction de la Palestine, tout en s'opposant à toute politique qui conduirait au déplacement forcé des Palestiniens ou à des changements démographiques dans la région.
Le groupe a également exprimé son soutien à l'adhésion à part entière de l'État de Palestine aux Nations unies et son « engagement inébranlable » en faveur d'une solution fondée sur la coexistence de deux États.
Israël poursuit sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, où plus de 57 400 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, dont une majorité de femmes et d'enfants.
**Vives inquiétudes relatives aux droits de douane unilatéraux
La déclaration conjointe indique que les mesures de restriction des échanges commerciaux, telles que les droits de douane et le protectionnisme, « freinent le commerce mondial, perturbent les chaînes d'approvisionnement mondiales et introduisent de l'incertitude dans les activités économiques et commerciales internationales », compromettant le système commercial multilatéral.
« Nous exprimons de sérieuses préoccupations quant à l'augmentation des mesures tarifaires et non tarifaires unilatérales, qui faussent les échanges et sont incompatibles avec les règles de l'OMC », peut-on lire dans la déclaration.
Pour lutter contre ces mesures, la déclaration commune réitère son soutien à un système commercial multilatéral fondé sur des règles et non discriminatoire, soutenu par l'Organisation mondiale du commerce, qui « reste la seule institution multilatérale disposant du mandat, de l'expertise, de la portée universelle et de la capacité nécessaires » pour jouer un tel rôle.
Cela intervient dans le contexte de l'imposition par le président américain Donald Trump de droits de douane à différents pays.
Plusieurs négociations tarifaires sont en cours, divers pays cherchant à conclure de meilleurs accords commerciaux avec la première économie mondiale à l'approche de la date butoir du 9 juillet, Trump ayant déclaré qu'il n'avait pas l'intention de repousser cette échéance
*Traduit de l'Anglais par Mourad Belhaj