France: Le gouvernement de François Bayrou renversé après le vote de confiance
Seuls 194 députés lui ont accordé leur confiance, face à 364 députés qui ont voté « contre »

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Le gouvernement de François Bayou a été renversé, au terme d'un vote de confiance organisé ce lundi à l’Assemblée Nationale.
Après plus de 3 heures de débat, 194 députés ont accordé leur confiance au chef du gouvernement, tandis que 364 se sont prononcés « contre », précipitant sa chute.
Conformément à l’article 50 de la Constitution, le locataire de Matignon doit désormais remettre sa démission au chef de l’Etat afin qu’un successeur soit nommé.
Avant le vote dont l’issue était clairement attendue, François Bayrou a dressé un état des lieux alarmant de la situation budgétaire de la France et continué à défendre, jusqu’au bout, ses propositions pour réduire la dette publique.
Au cours de sa prise de parole, le chef du gouvernement a assuré que le « pays travaille, croit s’enrichir et tous les ans s’appauvrit » tandis qu’il n’a pas connu « de budget en équilibre depuis 51 ans ».
« Nous dépensons sans jamais revenir en arrière » et « notre pronostic vital est engagé » a-t-il lancé aux députés.
Et de poursuivre: « La soumission à la dette, c’est comme la soumission par la force militaire. Dominés par les armes, ou dominés par nos créanciers du fait d’une dette qui nous submerge, dans les deux cas nous perdons notre liberté ».
Selon François Bayrou, la modèle éducatif français « est déclassé avec une chute de la maitrise des fondamentaux sur l'écrit, de la lecture, de l'arithmétique ». Il a par ailleurs appelé à respecter « deux obligations: contrôler et maîtriser les arrivées et intégrer ceux qui sont et seront là, les intégrer par le travail, par la langue, par l'engagement à respecter nos principes de vie ».
Pour clôturer ce discours plutôt alarmiste, il a enfin reconnu que sa « chute » était « irrévocable », accusant les oppositions de l’avoir « annoncée depuis la première minute » de sa présence à la tête du gouvernement.
Après lui, les différents groupes politiques ont pris la parole pour expliquer leur position.
La présidente du groupe LFI (La France Insoumise), Mathilde Panot, qui a accusé l’Exécutif d’avoir produit « la ruine » du pays, a promis que « tous ceux qui sauveront » Emmanuel Macron « tomberont » les uns après les autres.
La cheffe de file du RN (Rassemblement National), Marine Le Pen, a pour sa part estimé que les autres groupes politiques s’étaient rendus « coupables de l’effondrement général » de la France.
Elle a en outre profité de sa prise de parole pour renouveler son appel à une nouvelle dissolution, considérant qu’il s’agit désormais d’une « obligation » pour le chef de l’Etat.
L’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui a pris la tête du groupe macroniste au Palais Bourbon, s’est quant à lui astreint à dénoncer un « blocage permanent », en pointant « l’instabilité » politique dans laquelle se trouve la France.
Selon les informations de BFMTV, François Bayrou devrait remettre sa démission au Président de la République dès mardi matin.