France: Emmanuel Macron « prend acte » de la chute du gouvernement de François Bayrou
Le chef de l’Etat nommera son successeur « dans les tout prochains jours », selon l’Elysée

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Le Président français Emmanuel Macron « prend acte » de la chute du gouvernement de François Bayrou et « nommera un nouveau premier ministre dans les tout prochains jours », a annoncé lundi soir l’Elysée.
Le chef de l’Etat recevra François Bayrou, mardi, « pour accepter la démission de son gouvernement », est-il précisé par la présidence française.
Cette déclaration intervient alors que le locataire de Matignon, qui se savait en sursis, a échoué à recueillir la confiance des députés, au terme d’un vote intervenu lundi en fin d’après-midi.
En effet, seuls 194 élus lui ont accordé leur confiance, tandis que 364 se sont prononcés contre, actant sa chute, conformément à l’article 50 de la Constitution.
Avant le vote dont l’issue était clairement attendue, François Bayrou a dressé un état des lieux alarmant de la situation budgétaire de la France et continué de défendre, jusqu’au bout, ses propositions pour réduire la dette publique.
Au cours de sa prise de parole, le locataire de Matignon a assuré que le « pays travaille, croit s’enrichir et tous les ans s’appauvrit » tandis qu’il n’a pas connu « de budget en équilibre depuis 51 ans ».
« Nous dépensons sans jamais revenir en arrière » et « notre pronostic vital est engagé » a-t-il lancé aux députés.
Et de poursuivre: « La soumission à la dette, c’est comme la soumission par la force militaire. Dominés par les armes, ou dominés par nos créanciers du fait d’une dette qui nous submerge, dans les deux cas nous perdons notre liberté ».
Selon François Bayrou, la modèle éducatif français « est déclassé avec une chute de la maitrise des fondamentaux sur l'écrit, de la lecture, de l'arithmétique ». Il a par ailleurs appelé à respecter « deux obligations: contrôler et maîtriser les arrivées et intégrer ceux qui sont et seront là, les intégrer par le travail, par la langue, par l'engagement à respecter nos principes de vie ».
Pour clôturer ce discours alarmiste, il a enfin reconnu que sa « chute » était « irrévocable », accusant les oppositions de l’avoir « annoncée depuis la première minute » de sa présence à la tête du gouvernement.
Après lui, les différents groupes politiques ont pris la parole pour expliquer leurs votes.
La présidente du groupe LFI (La France Insoumise), Mathilde Panot, qui a accusé l’Exécutif d’avoir produit « la ruine » du pays, a promis que « tous ceux qui sauveront » Emmanuel Macron « tomberont » les uns après les autres.
La cheffe de file du RN (Rassemblement National), Marine Le Pen, a pour sa part estimé que les autres groupes politiques s’étaient rendus « coupables de l’effondrement général » de la France.
Elle a en outre profité de sa prise de parole pour renouveler son appel à une nouvelle dissolution, considérant qu’il s’agit désormais d’une « obligation » pour le chef de l’Etat.
L’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui a pris la tête du groupe macroniste au Palais Bourbon, s’est quant à lui astreint à dénoncer un « blocage permanent », en pointant « l’instabilité » politique dans laquelle se trouve la France.
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