AA/ Dakar / Alioune Ndiaye

La ministre française des Armées, Florence Parly, a annoncé lundi à Dakar la participation d’au moins deux nouveaux pays européens à partir de 2022 aux activités de Takuba, une force opérationnelle sous commandement français déployée au Mali et au Niger.
Parly s’est exprimée à l’ouverture du Forum international de Dakar pour la paix et la sécurité en Afrique. Les présidents Macky Sall du Sénégal, Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, Mohamed Bazoum du Niger et Umaro Sissoco Embalo de Guinée Bissau ont co- présidé la cérémonie d’ouverture.
« Takuba, ce sont 10 pays européens qui décident d’aller au combat avec le Mali et en coordination avec le Niger. Nous serons 12 début 2022 et nous serons 15 dans les mois qui suivent », a indiqué Parly, assurant que ce combat nécessite une mobilisation de tous.
Elle n’a pas pour autant cité les pays en question qui doivent faire leur entrée dans la force Takuba.
« il faut du courage politique pour remporter ce combat », a ainsi relevé Parly, profitant de l’occasion pour récuser une quelconque intervention du groupe Wagner au Mali.
« Il ne faut pas succomber au mirage. Je pense ici à un sujet d’actualité ; aux mercenaires du groupe Wagner », a-t-elle dit, convoquant le passage dudit groupe en Centrafrique pour motiver sa désapprobation.
« Si la France et ses partenaires s’opposent à Wagner c’est qu’ils ont vu en République centrafricaine leur potentiel déstabilisateur. Des exactions contre les populations, la perte de souveraineté de l’Etat, la prédation des ressources, l’échec sur le plan opérationnel, les intérêts particuliers et pécuniaires qui sont placés au-dessus des populations et cela n’est pas compatible avec notre vision », a-t-elle détaillé.
« En Afrique de l’ouest, il devient essentiel de continuer à soutenir les structures locales qui sont déjà en place. Je pense à l’initiative d’Accra », a-t-elle fini par dire à ce chapitre.
Composante de l’opération Barkhane, la force Takuba lancée en mars 2020 a été mise en place pour conseiller, assister et accompagner les forces armées malienne et nigérienne dans la lutte contre le terrorisme dans le Liptako, zone frontalière entre les deux pays où sévit l’organisation de l’Etat islamique au Sahel.
Malgré les grandes annonces faites à son lancement, la force peine encore à mobiliser les ressources escomptées. Elle dispose pour l’heure de 600 hommes.