AA / Tunis / M. Belhaj

Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé son inquiétude, dimanche, après la disparition en Iran de Lennart Monterlos, un jeune ressortissant franco-allemand de 18 ans, parti seul pour un long périple à vélo à travers l’Eurasie, avant que ses proches ne perdent tout contact avec lui le 16 juin dernier.

La disparition du jeune homme a été signalée sur les réseaux sociaux par la publication d’un avis de recherche sur Instagram relayé par plusieurs internautes.

Interrogée sur cet avis de recherche, une source diplomatique française a confirmé à la presse locale, dimanche, que le jeune homme se trouvait en Iran au moment de sa disparition, indiquant : « Cette disparition est inquiétante. Nous sommes en lien avec la famille à ce sujet ».

Sur Instagram, Lennart Monterlos, passionné d’escalade et de cyclisme, avait détaillé son projet de voyage à vélo de 400 jours, couvrant 35 000 kilomètres à travers 35 pays, qu’il qualifiait de « rêve » à réaliser avant de commencer ses études.

Le Quai d’Orsay a, dans la même déclaration, rappelé qu’il « est recommandé aux ressortissants français de ne pas se rendre en Iran » en raison des « risques d’arrestation et de détention arbitraire », ajoutant que Téhéran mettait en œuvre « une politique délibérée de prise d'otages occidentaux ».

** Cécile Kohler et Jacques Paris, sont détenus en Iran depuis leur arrestation le 7 mai 2022

La disparition de Lennart Monterlos intervient dans un contexte tendu entre Paris et Téhéran. Deux autres ressortissants français, Cécile Kohler et Jacques Paris, sont détenus en Iran depuis leur arrestation le 7 mai 2022 à la fin d’un séjour touristique.

Cette semaine, les deux Français ont été officiellement inculpés pour « espionnage pour le Mossad », « complot pour renverser le régime » et « corruption sur Terre », des chefs d’accusation passibles de la peine de mort en Iran.

Le président français Emmanuel Macron a vivement réagi à ce développement, jeudi 3 juillet. En marge d’un déplacement dans l’Aveyron il a déclaré à la presse : « L’inculpation de Cécile Kohler et Jacques Paris est une provocation à l’égard de la France, une offense et un choix inacceptable d’agressivité. »

Le locataire du Palais de l’Elysée avait alors rappelé que les deux français « se sont rendus en Iran avec des engagements qui sont tout à fait respectables. Ce sont des enseignants avec un engagement syndical. »

Emmanuel Macron a indiqué qu’il allait saisir son homologue iranien à cet égard, déclarant : « Je vais en appeler au président iranien, mais on ne peut pas accepter ça parce que ça ne correspond pas à la réalité. C’est pas acceptable. »

Il a également prévenu que des représailles pourraient être envisagées : « Je veux d’abord le convaincre de reclasser cette qualification qui est gravissime, sans quoi la France prendra des mesures de rétorsion. »

Le Quai d’Orsay a indiqué, dimanche, que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait «échangé» avec son homologue iranien, Abbas Araghchi.

Barrot a, à cette occasion, rappelé « que la priorité de la France était la sécurité » de ces ressortissants français détenus en Iran, exigeant « la liberté immédiate et inconditionnelle de Cecile Kohler et Jacques Paris ».

La diplomatie française n’a pas précisé si le cas de la disparition de Lennart Monterlos avait été évoqué lors de cet entretien, ni si le jeune franco-allemand faisait partie des ressortissants Européens récemment arrêtés par les autorités iraniennes, dans le contexte de la « guerre de 12 jours » qui a opposé l'Iran à Israël du 13 au 24 juin dernier.