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Zelensky critique les États-Unis pour avoir modifié les termes de l'accord sur les minerais de terres rares

- Le président ukrainien déclare qu'il ne se rendra pas à Washington sans un accord final alors que les Etats-Unis ne cessent d'en modifier le cadre

Alperen Aktaş  | 27.03.2025 - Mıse À Jour : 27.03.2025
Zelensky critique les États-Unis pour avoir modifié les termes de l'accord sur les minerais de terres rares

Istanbul

AA / Istanbul / Alperen Aktas

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré, jeudi, que les États-Unis modifiaient constamment les termes d'un accord clé sur les minerais, affirmant qu'il n'y avait actuellement « aucune question à l'ordre du jour » qui justifierait un déplacement à Washington.

S'adressant aux journalistes à l'issue du sommet sur le soutien à l'Ukraine en France, Zelensky a exprimé sa frustration face à l'absence d'accord final sur la coopération entre l'Ukraine et les États-Unis dans le domaine des minerais de terres rares.

« En fin de compte, ils changent constamment les termes », a-t-il déclaré, ajoutant : « Je n'irai pas à Washington parce qu'il n'y a aucune question à l'ordre du jour ».

Le dirigeant ukrainien a déclaré que de nombreux projets et cadres avaient déjà été discutés. « Nous avons conclu un grand nombre d'accords sur les minerais, et j'aimerais les traiter non pas en théorie, mais en termes pratiques », a-t-il déclaré.

Zelensky a fait remarquer que les équipes ukrainiennes et américaines travaillent actuellement sur une version complète de l'accord.

« L'Amérique change les règles et propose un accord complet, mais cela nécessite une étude détaillée et approfondie... des accords sérieux qui seront présentés au parlement et ratifiés », a-t-il ajouté.

Il a souligné que les avocats ont examiné plusieurs versions, d'abord un accord-cadre et maintenant un accord révisé avec de nouvelles conditions. « Nous devons faire preuve de réserve », a déclaré Zelensky.

L'accord proposé sur les minerais de terres rares est considéré comme un progrès majeur dans les relations économiques entre les États-Unis et l'Ukraine, d'autant plus que Kiev cherche à tirer parti de ses ressources stratégiques dans le cadre de la guerre qui l'oppose à la Russie.


** « Le Royaume-Uni et la France représenteront l'Europe »

En ce qui concerne les efforts diplomatiques, Zelensky a souligné que l'Europe devait être représentée dans les pourparlers de paix visant à mettre fin à la guerre.

« La position ukrainienne est très claire : l'Europe doit être présente à la table des négociations », a-t-il déclaré, ajoutant : « L'Europe est vaste et doit être clairement représentée. Aujourd'hui, nous avons convenu que l'Europe serait représentée par la France et le Royaume-Uni, par Macron et Starmer ».

Il a également indiqué que le nombre de pays proposant un soutien militaire augmentait. « Il y a beaucoup de propositions de la part des dirigeants, et elles augmentent. Certains sont prêts à aider dans les airs, d'autres avec la défense aérienne, d'autres encore avec des troupes au sol et d'autres en mer », a déclaré Zelensky.

Il a qualifié cette augmentation du soutien de « bonne nouvelle » et a ajouté que d'autres pays pourraient encore se joindre à l'initiative franco-britannique concernant le déploiement.


** « Le silence en mer Noire est exactement ce que veulent les Russes ».

Zelensky s'est également exprimé sur la sécurité maritime et les sanctions, estimant qu'un cessez-le-feu en mer Noire pourrait être bénéfique.

« Le silence en mer Noire est exactement ce que veulent les Russes. Ils y ont subi des pertes », a-t-il déclaré, ajoutant : « Mais notre corridor de sécurité alimentaire fonctionne sans la Russie depuis longtemps. Néanmoins, nous sommes certainement en faveur d'un cessez-le-feu - sur l'énergie, sur les infrastructures civiles et en mer ».

Le président ukrainien a toutefois prévenu que le comportement de la Russie devait avoir des conséquences fermes.

« Si les Russes violent les accords et que l'Amérique réagit de manière décisive, là, nous avons tous confiance en l'Amérique et en son président », a-t-il déclaré.

Et d'ajouter : « Mais s'ils violent les accords et qu'il ne se passe rien - pas de sanctions, et que l'on parle plutôt d'assouplir les sanctions - il ne s'agit plus d'une question de confiance, mais d'une question tout à fait différente. Que sommes-nous censés faire de tout cela ? »

Répondant à des questions sur les négociations de paix, Zelensky a déclaré : « Je n'ai aucune appréhension à l'égard d'un quelconque format de pourparlers. C'est Poutine qui n'est pas prêt à négocier directement avec nous ».


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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