Monde

Syrie : Des terroristes de Daech libérés par le PKK/YPG en échange d'argent

- Selon le journal britannique « The Guardian »

Fatma Bendhaou  | 23.11.2021 - Mıse À Jour : 23.11.2021
Syrie : Des terroristes de Daech libérés par le PKK/YPG en échange d'argent

France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le groupe armé terroriste PKK/YPG a libéré des terroristes de Daech de ses prisons situées dans le nord de la Syrie en échange d'argent, selon les récentes révélations du journal britannique « The Guardian ».

Dans un article intitulé « D'anciens combattants de l'EI disent avoir payé leur sortie d'une prison kurde dans le cadre d'un programme de "réconciliation" », le quotidien anglais rapporte que "les forces dirigées par les Kurdes en charge des prisons dans le nord-est de la Syrie abritant environ 10 000 hommes ayant des liens présumés avec [l'organisation terroriste] État islamique, libèrent des prisonniers en échange d'argent".

Publiant des documents officiels démontrant les faits rapportés ainsi que des témoignages d'anciens prisonniers libérés par le groupe terroriste PKK/YPG ayant pris le contrôle du nord-est syrien avec le soutien notamment des États-Unis et de la France, le journal britannique indique que "les hommes syriens emprisonnés sans jugement peuvent payer une amende de 8 000 dollars (6 000 Livres Sterling) pour être libérés, selon une copie du formulaire de libération."


"Mon enquête pour @guardian avec @mck_beth sur la libération d'anciens combattants de l'#IS des prisons des #SDF dans le nord-est de la #Syrie contre des cautions. C'est ce qui se passe en Syrie, quels que soient les crimes que ces gens ont commis envers les habitants, ils peuvent être libérés pour de l'argent", déclarait lundi le co-auteur de l'article sur Twitter.


"Les prisonniers libérés signent une déclaration promettant de ne rejoindre aucune organisation armée et de quitter les parties du nord et de l'est de la Syrie sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS)", rapporte le journal, faisant référence à la branche syrienne du groupe armé terroriste PKK sous le nom de guerre qui lui fut attribué par la coalition anti-Daech.

Précisant qu'il n'a pas été possible de déterminer le nombre de terroristes libérés par le PKK/YPG en échange d'une somme d'argent, The Guardian rapporte que les deux hommes libérés qu'il a interrogé "ont estimé qu'au moins 10 personnes qu'ils connaissaient depuis leur séjour à la prison de Hasseké étaient parties de la même manière depuis la mise en œuvre du programme de réconciliation en 2019".

Le mois passé, « Mediapart » avait rapporté des faits similaires [1], le journal français d'investigation indiquant que l’existence de ce marché se poursuit dans "l’indifférence générale de la coalition internationale" luttant contre le groupe armé terroriste Daech opérant notamment en Syrie et en Irak.

Interrogée par le quotidien britannique, "la coalition internationale anti-EI a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de commenter".

"La coalition ne contrôle ni exploite les centres de détention ou les camps pour personnes déplacées. Ces centres de détention et camps pour personnes déplacées sont tous deux gérés uniquement par les FDS dans le nord-est de la Syrie", a-t-elle déclaré dans un e-mail adressé à The Guardian, indique le journal anglais.

Les YPG constituent la branche armée syrienne du PKK reconnu par l'Union Européenne, les États-Unis et la Turquie comme une organisation terroriste.

La Turquie, qui est le seul pays à lutter sur le terrain contre l'organisation terroriste Daech, particulièrement en Syrie et en Libye, dénonce depuis plusieurs années le soutien apporté par la coalition anti-Daech à l'organisation terroriste YPG à cet effet.

Depuis le lancement de sa campagne terroriste contre la Turquie en 1984, le PKK a causé la mort de plus de 45 000 personnes sur le seul territoire turc, dont plus de 7000 civils incluant des milliers de femmes et d'enfants.

La branche syrienne du groupe terroriste est accusée par des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme, telles que Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) de recruter des enfants soldats et de mettre en place une politique d'épuration ethnique et politique dans le nord de la Syrie et de l'Irak.


Notes :


1. D’anciens membres de l’État islamique libérés par les forces kurdes en Syrie - Agence Anadolu - 30 octobre 2021

https://www.aa.com.tr/fr/monde/d-anciens-membres-de-l-%C3%A9tat-islamique-lib%C3%A9r%C3%A9s-par-les-forces-kurdes-en-syrie/2407505




Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.