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D’anciens membres de l’État islamique libérés par les forces kurdes en Syrie

-Contre des compensations financières, selon le site d'informations français, Mediapart.

Majdi Ismail  | 30.10.2021 - Mıse À Jour : 30.10.2021
D’anciens membres de l’État islamique libérés par les forces kurdes en Syrie

France

AA/Paris/Fatih KARAKAYA

Les Forces démocratiques syriennes, groupe armé dirigé par les Kurdes et principal allié de la coalition internationale, libèrent d’anciens membres du groupe terroriste, contre des compensations financières, révèle, ce samedi, le site d'informations français, Mediapart.

Dans un article intitulé « D’anciens membres de l’État islamique à nouveau libres en Syrie », le journal d'information en ligne détaille avec précision le circuit de corruption qui permet de relâcher les anciens terroristes.

Dans la lutte contre Daech, les Occidentaux se sont appuyés essentiellement sur des organisations kurdes connus sous le nom du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et sa branche syrienne, le YPG.

Le PKK classé comme organisation terroriste par un grand nombre de pays démocratiques, l’Union Européenne et les Etats-Unis, préfèrent désormais parler des Forces démocratiques syriennes (FDS), pour occulter leurs liens avec l’organisation terroriste kurde.

Mediapart avait pourtant mis en évidence l’existence d’un marché financier légal, fondé par les dirigeants des FDS.

Selon le site d'informations, « Abou Ayoub, ancien membre de Daech, a été détenu pendant deux ans et demi dans la prison Al-Senaa de Hassaké, au nord-est de la Syrie, un centre de détention sous contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS) avant d’être libéré officiellement pour 8 000 dollars ».

D’après le média, la famille du terroriste a même payé « 12 000 dollars de plus, versés sous le manteau à certains responsables locaux pour accélérer la procédure ».

*Existence d’une loi légale

Mediapart, explique qu’en réalité la procédure est tout à fait normale, puisque « Abou Ayoub a bénéficié d’une loi émise par l’Administration autonome du nord-est de la Syrie, un texte publié dans la plus grande discrétion en 2019 qui autorise les FDS à libérer des détenus membres de l’État islamique (EI) en échange de compensations financières ».

Mais avant de payer l’argent moyennant sa libération, le journal explique, que la famille « a d’abord dû payer plusieurs fois les gardiens afin de s’assurer qu’il était en vie et de lui pouvoir parler ».

« Ce membre de Daech, a été libéré en mars 2021 en signant un document comme quoi il s’engage à ne plus rejoindre l’organisation terroriste », rapporte Mediapart.


*Indifférence générale

Toujours selon Mediapart, l’existence de ce marché se poursuit dans « l’indifférence générale de la coalition internationale ». Le média a tenté d’en savoir un peu plus sur ce trafic mais le Commandement central des États-Unis (CentCom) aurait répondu au journal que « la coalition internationale ne contrôle ni n’exploite les centres de détention ou les camps de déplacés ».

D’après le site d’informations, qui se base sur des chiffres de l’ONU, « près de 11000 anciens combattants de l’organisation terroriste, dont une majorité de Syriens et d’Irakiens, seraient toujours détenus dans les prisons du nord-est de la Syrie ».


*La libération de terroristes objet de chantage

En avril 2018, sur la radio Europe 1, Mizkeen Ahmad, une influente conseillère politique au sein de l’administration kurde, avait mis en garde la France, « On peut libérer tous ces membres de Daech. On va les relâcher hors de nos frontières… Dans quels pays ils iront, et où ils commettront une attaque ? Peu importe, il faut prendre cette décision ».

Plus récemment encore, en octobre 2020, les FDS avaient à nouveau menacé les occidentaux de libérer des terroristes.

En effet, d’après Radio France internationale (RFI), « les Kurdes annonçaient remettre en liberté certains terroristes syriens, « les moins dangereux », détenus dans leurs prisons ».

« Pour les autorités kurdes, les jihadistes et leurs familles sont un véritable fardeau. Ce sont des dizaines de milliers de bouches à nourrir, des dizaines de milliers de personnes à soigner. Il leur faut donc trouver une solution », soulignait le média.

Depuis, aucun chiffre officiel n’a été divulgué et aucun dirigeant occidental n’a fait de déclarations à ce sujet.

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