AA / Islamabad / Islamuddin Sajid

Des dizaines de milliers de manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés dans la capitale commerciale du Pakistan, Karachi, pour réclamer la fin des hostilités d'Israël dans la Bande de Gaza, qui a atteint son 100ème jour, dimanche.

Les manifestants ont défilé sur différentes routes, brandissant des drapeaux palestiniens tricolores et portant des keffiehs, avant de se rassembler sur Shar-e-Faisal, l'axe routier le plus fréquenté de la ville.

La manifestation était organisée par le Jamaat-e-Islami (JI), le principal parti politico-religieux du pays, et un grand nombre de femmes et d'enfants y ont pris part, dont beaucoup portaient des bandeaux gravés de slogans pro-palestiniens.

Des dirigeants chrétiens et hindous locaux figuraient également parmi les manifestants.

Les responsables sécuritaires locaux et les observateurs ont estimé que 20 000 à 25 000 personnes ont participé à cette manifestation.

"Stop au génocide à Gaza", pouvait-on lire sur une banderole imposante ornée d'images de victimes de bombardements israéliens.

"Chapeau bas à l'Afrique du Sud", pouvait-on lire sur une autre banderole portée par les manifestants, dans une référence apparente à l'action intentée par ce pays contre Tel-Aviv devant la Cour internationale de justice (CIJ), qualifiant de "génocide" les attaques israéliennes contre la Bande de Gaza.

Prenant la parole lors de la manifestation, le leader du Jamaat-e-Islami Karachi, Hafiz Naeem-ur-Rehman, a condamné les États-Unis et l'Europe pour avoir "soutenu le génocide des Palestiniens" perpétré par les forces israéliennes.

"Le message que nous adressons aux États-Unis et à Israël est que nous ne capitulerons pas. Le seul choix qui s'offre à vous est de céder", a déclaré Rehman, ajoutant que les Pakistanais continueraient à se tenir aux côtés des Palestiniens.

Saluant l'Afrique du Sud pour avoir saisi la CIJ du cas des Palestiniens, il a déclaré que cette procédure constituait un test pour la communauté internationale, qui n'a pas réussi à mettre un terme au "génocide" en cours dans la Bande de Gaza.

Il a souligné que la démarche de l'Afrique du Sud avait déconcerté à la fois l'Amérique et Israël.

Rehman a également exprimé ses regrets, déplorant que le Pakistan n'ait pas pris l'initiative de poursuivre Israël devant la Cour internationale au sujet de l'offensive contre Gaza.

Yunus Sohan, dirigeant chrétien, a également exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à garantir un cessez-le-feu immédiat afin d'éviter un "effondrement total" à Gaza.

Le Pakistan a été le théâtre de manifestations massives en faveur de la Palestine, depuis le lancement de l'invasion israélienne le 7 octobre.

Islamabad ne reconnaît pas Israël mais soutient une solution à deux États, avec Jérusalem comme capitale de la Palestine.

Israël mène une offensive implacable contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière du mouvement de résistance palestinien Hamas qui, selon Tel-Aviv, a fait 1 200 morts en Israël.

Depuis lors, au moins 23 968 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et 60 582 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

Selon les Nations unies, 85 % de la population de Gaza est déjà déplacée à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave sont endommagées ou détruites.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj