Russie : l'accord américano-ukrainien sur les terres rares est un exemple de « colonisation impérialiste »
- La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova déclare que les « grandes métropoles » continuent de « piller les ressources de leurs colonies »

Moscow City
AA / Moscou / Elena Teslova
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a qualifié, mardi, l'accord sur les terres rares conclu entre les États-Unis et l'Ukraine d'exemple de « colonisation impérialiste ».
Répondant à une question d'Anadolu lors d'un point de presse à Moscou, Zakharova a souligné le peu de détails disponibles concernant l'accord signé la semaine dernière.
« Même les citoyens ukrainiens, les députés de la Rada, les représentants des départements concernés relevant des institutions de l'État ukrainien ne peuvent pas faire de commentaires. Savez-vous pourquoi ? Ils n'ont pas vu cet accord, ils ne l'ont pas lu, ils ne savent pas ce qu'il contient. Il s'agit bien sûr d'une situation unique », a-t-elle déclaré.
Zakharova a souligné qu'il était prématuré de formuler des commentaires à l'heure actuelle, étant donné qu'aucune des parties n'a eu accès au document proprement dit et que son contenu fait l'objet d'une multitude d'informations contradictoires.
« Certains messages soulèvent encore plus de questions. Il semble que ce ne soit pas un seul document qui ait été signé à Washington, mais trois. Là encore, les textes n'ont pas été publiés. En même temps, ces textes comportent d'autres clauses confidentielles. Comment peut-on commenter quelque chose que personne ne connaît, à l'exception de ceux qui, apparemment, se sont assis directement à la table et ont travaillé sur le texte ? », s'est-elle interrogée.
Selon Zakharova, les législateurs ukrainiens doivent délibérer sur la ratification de l'accord jeudi, et elle a exprimé l'espoir qu'ils puissent se familiariser avec le contenu de l'accord avant de voter.
« Mais il y a probablement une deuxième partie de la réponse à votre question. Tout cela, si l'on n'entre pas dans des détails que personne ne connaît, s'inscrit dans la tendance générale de la colonisation de l'Ukraine par les pays occidentaux », a-t-elle déclaré.
Pour Zakharova, cette situation relève du « modèle impérialiste classique », dans lequel les grandes métropoles extraient, exportent et pillent les ressources de leurs colonies.
« À mon avis, les États de la planète peuvent aujourd'hui être divisés en trois catégories. La première est précisément celle qui, selon le principe des siècles passés, veut continuer à être colonialiste, aujourd'hui ce sont les néo-colonisateurs », a-t-elle déclaré.
Elle a développé sa division des nations en trois catégories, expliquant que la deuxième est celle qui résiste activement aux puissances coloniales et qui possède les moyens de le faire, et la troisième catégorie comprenant les États qui n'ont pas la capacité ou la volonté de remettre en question ces pratiques d'exploitation.
« Il existe deux sous-espèces de ce troisième groupe. Le sous-groupe A est constitué de ceux qui n'ont tout simplement pas la capacité de résister, même s'ils le souhaiteraient. Le sous-groupe B est le deuxième sous-groupe. Ceux qui ne veulent pas résister. Pourquoi ? Parce qu'ils ont été payés pour cela », a-t-elle déclaré.
Selon elle, les dirigeants ukrainiens actuels appartiennent au deuxième sous-groupe de la dernière catégorie, ils veulent « recevoir personnellement de l'argent pour avoir dilapidé des ressources naturelles qui appartiennent à l'ensemble du peuple ukrainien et qui, historiquement, auraient dû lui appartenir ».
« Tout est clair et évident. Ils ont déjà vendu leurs terres pour les OGM et pour l'exportation. Ils vendent leurs citoyens, y compris pour des organes, et c'est (le président ukrainien Volodymyr) Zelensky qui a élaboré et adopté la législation pertinente en Ukraine. Maintenant, le tour est venu pour les ressources naturelles », a-t-elle déclaré.
* Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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