AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Les députés Raquel Garrido et Alexis Corbière ont déposé plainte contre le journal Le Point, et son journaliste Aziz Zemouri, après la parution d’un article les accusant d’exploiter une travailleuse sans-papiers, selon une information rapportée vendredi soir par la presse française.

Selon Libération, le journaliste a été mis à pied par la direction du journal, et fait désormais l’objet d’une procédure de licenciement.

L’affaire a fait grand bruit en milieu de semaine, avec la mise en ligne d’un article par Le Point et dans lequel le couple de députés est accusé d’employer une sans-papiers algérienne de 36 ans pour s’occuper de ses enfants.

L’article, appuyé d’un témoignage et de captures d’écran montrant des prétendues discussions entre la jeune femme et Raquel Garrido, dans laquelle cette dernière refusait de s’acquitter d’un salaire décent, a été partagé des milliers de fois en raison notamment de propos choquants attribués à la députée et qui montraient des pressions exercées contre la victime en raison de sa situation administrative.

Le Point accusait en outre les députés d’offrir un salaire de 150 euros par semaine à la travailleuse pour s’occuper jour et nuit des enfants du couple, et lui aurait promis des papiers en cas d’accession de Jean-Luc Mélenchon à Matignon.

Face au tollé et au démenti formel des intéressés, la direction du Point a du s’excuser et rétropédaler, concédant dès le lendemain dans un communiqué de presse que des doutes subsistaient quant à la véracité des accusations portées contre le couple Garrido/Corbière.

« Les vérifications complémentaires que nous avons menées nous ont révélé que des erreurs et manquements à la prudence avaient été commis. Nous retirons donc l'article, et poursuivons l'enquête pour comprendre ce qui s'est passé. Nous présentons nos excuses plates et sincères à Raquel Garrido et Alexis Corbière, ainsi qu'à nos lecteurs » écrivait Étienne Gernelle, directeur du journal Le Point.

Le journaliste Aziz Zemouri déjà condamné en diffamation pour de précédents articles est désormais mis à pied par sa direction, qui a engagé une procédure de licenciement à son encontre.

À l’antenne de BFMTV vendredi soir, Raquel Garrido a pris acte de cette décision et estime que « cet homme ne doit plus porter le nom de journaliste ».