Pédocriminalité : 55 hommes interpellés en France après des échanges sur Telegram
– Un réseau actif sur la messagerie cryptée a été ciblé après dix mois d'enquête.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Cinquante-cinq hommes ont été interpellés cette semaine dans 42 départements français dans le cadre d’une opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité utilisant la messagerie cryptée Telegram.
Selon l'information rapportée par RTL et BFMTV, l’Office central de lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin) a confirmé que ces arrestations faisaient suite à dix mois d’enquête entamée après l’arrestation de pédocriminels l’été dernier. Ces derniers, déjà incarcérés, abusaient d’enfants et diffusaient les images sur Telegram.
Les personnes interpellées, âgées de 25 à 75 ans, sont soupçonnées de détention, diffusion ou consultation habituelle de contenus pédopornographiques, parfois mettant en scène des enfants de moins de dix ans. Parmi elles figurent un prêtre, un grand-père, un ambulancier, un professeur de musique ou encore des « bons pères de famille », selon le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Ofmin, cité par la presse française.
Les enquêteurs ont ciblé les suspects selon trois critères : antécédents judiciaires, proximité familiale avec des enfants, ou exercice d’une profession sensible. « Il a fallu dix mois d’infiltration de milliers d’échanges, d’analyse et de détection d’images pédos par une task force montée à l’Ofmin », a précisé Quentin Bevan.
Le commissaire a également souligné que Telegram demeure « la plateforme privilégiée des pédocriminels ». Malgré quelques progrès dans la coopération de l’application avec les autorités, notamment depuis l’arrestation de son fondateur Pavel Durov au Bourget en août dernier, Bevan dénonce une collaboration encore très limitée : Telegram remplirait « à peine le minimum de ses obligations légales ».
Les 42 parquets concernés n’ont pas encore centralisé le dossier. Les suspects sont actuellement en comparution immédiate, en cours de déferrement ou déjà déférés, selon les informations de BFMTV.