LFI met en garde : « Tous ceux qui ne voteront pas la censure seront complices de la macronie »
- Le groupe LFI-NFP votera la motion socialiste, tout en dénonçant un « sectarisme » de ses alliés de gauche.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La France insoumise (LFI) a annoncé son soutien à la motion de censure déposée par le Parti socialiste (PS) ce mercredi, visant à faire tomber le gouvernement.
Par voie de communiqué publié jeudi, le groupe LFI-NFP a indiqué qu’il « regrette le sectarisme » du Parti socialiste, qui a choisi de présenter seul cette motion, refusant la proposition d’un texte commun émanant de l’ensemble des forces de gauche. La formation insoumise fustige une attitude qu’elle juge incohérente, mais affirme néanmoins qu’elle votera la motion : « Nous refusons d’ajouter le ridicule au sectarisme ».
Le communiqué met en cause la responsabilité du Parti socialiste dans la situation actuelle, notamment son refus de voter les précédentes motions de censure depuis janvier. Selon LFI, le PS cherche désormais à « corriger les dégâts produits par sa décision » de ne pas avoir contribué plus tôt à renverser le gouvernement.
Le groupe LFI-NFP accuse également les socialistes d’avoir permis l’adoption de mesures parmi « les plus régressives depuis 40 ans », citant pêle-mêle le « pire budget », des « discours et des dispositions racistes et xénophobes » ou encore un agenda écologique « régressif ».
La motion de censure est qualifiée par LFI d’« heure de vérité » : « Tous ceux qui ne voteront pas cette motion de censure seront complices du maintien au pouvoir du macronisme et de la retraite à 64 ans », conclut le texte.
Pour rappel, le Parti socialiste a déposé sa motion de censure après l’échec des négociations sur la réforme des retraites, repoussant l’âge légal à 64 ans. L’Assemblée nationale, fragilisée depuis les élections anticipées, connaît une majorité relative sans dominants clairs, ce qui rend toute stratégie de renversement complexe. En février et décembre 2024, deux motions de censure ont déjà été déposées, dont une du Nouveau Front populaire et une du Rassemblement national. La motion déposée le 4 décembre 2024 contre Michel Barnier avait conduit à la chute du gouvernement.
Ce vote s’annonce comme un test politique majeur pour l’unité de la gauche et sa capacité à offrir une alternative crédible face à l’exécutif. Au-delà de la manœuvre parlementaire, il révèle des lignes de fracture persistantes entre les composantes du Nouveau Front populaire, à quelques jours d’un scrutin législatif décisif.
Pour rappel, une motion de censure, pour être recevable, doit être signée par au moins 58 députés (10 % de l’Assemblée nationale). Le vote ne peut intervenir qu’après un délai de 48 heures suivant le dépôt. Pour faire tomber le gouvernement, elle doit recueillir la majorité absolue, soit 289 voix sur 577 députés. Si elle est adoptée, le Premier ministre François Bayrou doit remettre la démission du gouvernement au Président de la République Emmanuel Macron. En cas de recours au 49.3, une motion de censure peut également être déposée dans le but d’empêcher l’adoption d’un texte sans vote.