AA/Istanbul/ Ilayda Cakirtekin

Un expert de l’ONU a averti vendredi que les frappes israéliennes au Liban compromettent les efforts de cessez-le-feu et pourraient constituer des crimes de guerre, citant des attaques répétées contre des civils, des Casques bleus et des zones peuplées.

Le rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Morris Tidball-Binz, a condamné les frappes renouvelées d’Israël, pointant notamment l’attaque meurtrière contre le camp de réfugiés palestiniens d’Ain al-Hilweh à Sidon ainsi que d’autres frappes à travers le pays.

« Ce n’est pas un incident isolé mais fait partie d’un schéma inquiétant de frappes létales dans des zones peuplées par Israël, et d’un mépris total pour le cessez-le-feu et les efforts de paix au Liban », a-t-il déclaré.

Il a souligné que l’attaque contre Ain al-Hilweh a suivi des frappes quasi quotidiennes malgré le cessez-le-feu déclaré, qualifiant les attaques répétées contre des civils et des biens civils de « crimes de guerre et de violation de la Charte des Nations Unies ».

Tidball-Binz a également évoqué les frappes récentes d’Israël sur des Casques bleus de l’ONU clairement identifiés (FINUL), rappelant que cibler délibérément du personnel de l’ONU constitue un crime de guerre.

« Ces incidents constituent des crimes internationaux et de graves violations de la résolution 1701 du Conseil de sécurité ainsi que de la souveraineté libanaise », a-t-il ajouté.

Il a appelé Israël à cesser toutes les frappes et a demandé que soient tenus responsables « ceux qui ont planifié, ordonné ou autorisé des frappes illégales », en exhortant la communauté internationale à exercer davantage de pression sur Israël pour qu’il respecte le cessez-le-feu.

Les tensions se sont intensifiées dans le sud du Liban depuis plusieurs semaines, l’armée israélienne menant des raids aériens quasi quotidiens sur le territoire libanais, prétendument contre des membres et infrastructures du Hezbollah.

Depuis le début des frappes israéliennes au Liban en octobre 2023, qui ont dégénéré en offensive à grande échelle en septembre 2024, plus de 4 000 personnes ont été tuées et près de 17 000 blessées.

Selon le cessez-le-feu déclaré en novembre 2024, Israël devait se retirer du sud du Liban en janvier, mais le retrait reste partiel et l’armée maintien des forces sur cinq postes-frontières.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir