MSF dénonce l'"hypocrisie" de l'UE face à la guerre génocidaire israélienne contre la Bande de Gaza
-Selon Médecins sans frontières, les agissements d'Israël équivalent à une "destruction délibérée et systémique de toute vie" dans la Bande de Gaza

Geneve
AA / Genève / Beyza Binnur Donmez
Médecins sans frontières (MSF) a vivement critiqué l'UE, jeudi, pour son manque persistant d'action décisive pour mettre fin à ce que l'organisation qualifie de "destruction délibérée et systémique de toute vie" dans la Bande de Gaza, accusant l'Union européenne de complicité dans le "génocide que les autorités israéliennes sont en train de commettre".
Dans un message posté sur X, l'ONG médicale humanitaire internationale a indiqué qu'elle avait adressé une lettre ouverte aux dirigeants de l'UE le 16 juin pour leur demander d'agir immédiatement afin de mettre un terme aux atrocités de masse dont le territoire est le théâtre.
"L'UE peut et doit agir maintenant pour mettre fin aux atrocités de masse à Gaza", a écrit MSF, ajoutant : "Pourtant, face à l'inaction des États membres de l'UE, le nettoyage ethnique orchestré à Gaza se poursuit".
Selon MSF, près de 60 000 Palestiniens ont été tués depuis le début du conflit, dont 12 membres de son personnel. L'organisation précise que le dernier collaborateur de MSF a été tué le 3 juillet alors qu'il tentait de récupérer un sac de farine.
MSF a également condamné les dernières conclusions du Conseil des affaires étrangères de l'UE, adoptées mardi, les qualifiant de « nouveau signe du manque de volonté d'exercer une pression sur Israël pour qu'il mette fin au génocide à Gaza ».
"L'UE fait preuve d'une hypocrisie et d'un double discours inacceptable lorsqu'il s'agit de protéger les civils et de garantir le respect du droit international humanitaire", a déclaré l'organisation.
Appelant l'UE à "passer de la parole aux actes pour mettre fin au calvaire des Palestiniens de Gaza", MSF a conclu en soulignant les responsabilités juridiques et morales de tous les États de mettre fin aux atrocités en cours dans l'enclave palestinienne.
"Chaque État doit faire preuve de responsabilité morale et tout engager pour mettre un terme aux atrocités en cours à Gaza", écrit l'organisation.
La lettre était adressée aux principaux dirigeants de l'UE, dont la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen António Costa, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola et la responsable de la politique étrangère de l'UE Kaja Kallas.
Les ministres des affaires étrangères de l'UE se sont réunis, lundi et mardi, pour discuter des inquiétudes croissantes suscitées par les attaques israéliennes contre la Bande de Gaza, alors que le nombre de victimes civiles ne cesse d'augmenter et que la communauté internationale réclame que les responsables rendent compte de leurs actes.
Les États membres ne sont toutefois pas parvenus à un consensus, ce qui n'a pas donné lieu à une décision officielle de suspension de l'accord d'association UE-Israël ou d'imposition de sanctions.
Faisant fi des appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza depuis la fin octobre 2023, tuant près de 58 600 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.
Les bombardements incessants ont détruit l'enclave et entraîné des pénuries alimentaires et la propagation de maladies.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj