La police britannique menace une manifestante pacifique brandissant un drapeau palestinien
- Dans une vidéo, un officier affirme que des slogans tels que « Libérez Gaza » et « Les Israéliens commettent un génocide » sont liés à des organisations interdites

Greater London
AA / Londres / Aysu Bicer
À Canterbury, dans le sud-est de l'Angleterre, des policiers britanniques armés ont confronté une manifestante pacifique qui tenait un drapeau palestinien et arborait des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Libérez Gaza » et « Les Israéliens commettent un génocide ».
Laura Murton, 42 ans, a été abordée par la police, lundi, et accusée d'avoir potentiellement enfreint les lois sur le terrorisme en manifestant son soutien au groupe Palestine Action, que le gouvernement britannique a récemment interdit.
La scène, que Laura Murton a filmée, montre un policier déclarant : « Mentionner la liberté de Gaza, Israël, le génocide, tout cela entre dans le cadre des groupes proscrits, des groupes terroristes qui ont été interdits par le gouvernement ».
Il a également affirmé que l'expression « Libérez Gaza » était « un soutien à Palestine Action » et que le fait d'exprimer de telles opinions pouvait être considéré comme un délit au titre de la loi britannique sur le terrorisme.
Murton a déclaré à la police qu'elle ne soutenait aucun groupe proscrit et qu'aucune de ses pancartes ne mentionnait Palestine Action. « Je ne le fais pas », a-t-elle répondu lorsqu'on lui a demandé si elle soutenait des organisations interdites.
Elle a expliqué qu'elle s'était sentie obligée de donner son nom et son adresse après que les policiers l'eurent avertie d'une possible arrestation. « J'ai fini par donner mes coordonnées, et je n'apprécie pas du tout d'avoir été obligée de le faire parce que je ne pense pas que ce soit légal ».
« C'est terrifiant, je me disais que c'était l'expérience la plus autoritaire, la plus dystopique que j'aie jamais vécue dans ce pays, de me faire dire que je commettais des infractions terroristes par deux types munis d'armes à feu », a-t-elle ajouté.
L'incident s'est produit peu après que le gouvernement travailliste britannique a officiellement interdit Palestine Action, le 5 juillet, à la suite du recours en justice de la cofondatrice du groupe, Huda Ammori, qui a échoué dans sa tentative de bloquer la décision.
Le groupe, connu pour ses manifestations d'action directe, est désormais considéré comme une organisation proscrite par la loi britannique.
La section britannique d'Amnesty International a mis en garde contre un « effet inhibiteur » sur la liberté d'expression.
« Nous voyons maintenant des officiers armés menacer d'arrêter des personnes portant des drapeaux de la Palestine et des pancartes indiquant ‘Libérez Gaza’. Il n'y a aucune base légale à ce comportement policier », a déclaré l'organisation.
Faisant fi des appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza depuis la fin octobre 2023, tuant plus de 58 600 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.
Les bombardements incessants ont détruit l'enclave et entraîné des pénuries alimentaires et la propagation de maladies.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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