Macron soutient Thierry Breton et défend la souveraineté numérique européenne face aux sanctions américaines
- Le président français Emmanuel Macron a dénoncé les restrictions de visa imposées par les États-Unis à cinq personnalités européennes, dont l’ancien commissaire européen Thierry Breton
Istanbul
AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé mercredi, dans un message publié sur la plateforme sociale américaine X, les restrictions de visa imposées par les États-Unis à cinq responsables européens, dont l’ancien commissaire européen au marché intérieur et ex-ministre français Thierry Breton, qualifiant ces mesures d’« intimidation » visant la souveraineté numérique de l’Union européenne.
Macron a souligné qu’il venait de s’entretenir avec Thierry Breton et l’a remercié « pour le travail considérable accompli au service de l’Europe ». Il a réaffirmé que « nous ne céderons rien et nous protègerons l’indépendance de l’Europe et la liberté des Européens ».
Macron a rappelé que la réglementation numérique européenne avait été adoptée « à l’issue d’un processus démocratique et souverain par le Parlement européen et le Conseil » et qu’elle vise à garantir une concurrence loyale entre les plateformes, sans cibler de pays tiers. Il a insisté : « Les règles qui s’appliquent à l’espace numérique de l’Union européenne n’ont pas vocation à être déterminées hors d’Europe ».
Cette réaction fait suite à l’annonce, mardi, par les États-Unis de sanctions à l’encontre de cinq Européens impliqués dans la régulation des plateformes numériques, accusés de contraindre les entreprises américaines à censurer certains « points de vue américains ». Outre Thierry Breton, les personnes concernées incluent des responsables d’ONG spécialisées dans la lutte contre la désinformation et les contenus haineux : Imran Ahmed (Royaume-Uni), Clare Melford (Royaume-Uni), Anna-Lena von Hodenberg (Allemagne) et Josephine Ballon (Allemagne).
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a justifié ces sanctions en dénonçant une « censure extraterritoriale » exercée par des acteurs européens, qu’il a qualifiée de « complexe industriel mondial de la censure ».
La Commission européenne a, pour sa part, fermement condamné les restrictions de visa et promis des mesures « rapides et décisives » pour protéger l’autonomie réglementaire du bloc, rappelant que la liberté d’expression est un « droit européen fondamental » et que les règles numériques européennes garantissent un environnement « sûr, équitable et impartial pour toutes les entreprises ».
Réagissant aux sanctions, Thierry Breton a dénoncé un « vent de maccarthysme » aux États-Unis, soulignant que le DSA, législation européenne sur le numérique, avait été adopté à l’unanimité par les 27 États membres et le Parlement européen. Il a ajouté : « À nos amis américains : 'La censure n’est pas là où vous le pensez' ».
La France, avec la Commission européenne et ses partenaires européens, réaffirme ainsi sa volonté de défendre sa souveraineté numérique et son autonomie réglementaire, face aux pressions extérieures.
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