Macron appelle à la reprise de la mission de l’AIEA en Iran après la rupture votée par Téhéran
– Le Président français réagit à la suspension de coopération décidée par le Parlement iranien et réaffirme son soutien à l’agence onusienne.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le chef d'État français Emmanuel Macron a appelé, mercredi soir, à ce que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) « puisse reprendre sa mission en Iran », à l’issue d’un entretien avec son directeur général, Rafael Grossi, au Palais de l’Élysée.
Dans un message publié sur le réseau social X, le Président français a assuré que « la France est engagée aux côtés de l’AIEA dont le rôle est essentiel pour la sûreté et la sécurité nucléaire ».
Cette déclaration présidentielle intervient quelques heures après le vote du Parlement iranien en faveur d’une suspension de la coopération avec l’agence onusienne, alors que le programme nucléaire de Téhéran est au cœur des préoccupations internationales depuis les frappes israéliennes du 13 juin contre plusieurs sites sensibles.
- Téhéran suspend, Vienne dénonce
La réaction du Président français fait écho aux propos fermes de Rafael Grossi lui-même, exprimés mercredi soir sur France 2. « La coopération de l’Iran avec nous, ce n’est pas une faveur, c’est une obligation juridique », a-t-il affirmé.
Il a rappelé que l’Iran reste signataire du Traité de non-prolifération (TNP), et qu’il est donc tenu de maintenir une transparence totale sur l’état de son programme nucléaire.
La décision du Parlement iranien, bien qu'encore soumise à la validation du Conseil des gardiens de la Constitution, marque une rupture supplémentaire entre Téhéran et les institutions internationales.
Elle intervient dans un climat de défiance exacerbé, après la série de frappes israéliennes et américaines sur des infrastructures liées au programme atomique iranien.
Dans son discours à l’Assemblée nationale ce mercredi soir, le Premier ministre François Bayrou a, lui aussi, alerté sur le programme nucléaire iranien, affirmant que « toutes les briques de l’arme nucléaire sont aujourd’hui en place », ajoutant que « le nucléaire iranien est une menace pour Israël, et pour nous aussi, Européens ».
Il a appelé à renforcer les moyens diplomatiques et techniques de contrôle, tout en dénonçant la logique de puissance qui domine selon lui les relations internationales depuis 2022, notamment la guerre en cours en Ukraine.
- Tensions Israël - Iran
Le débat de ce soir intervient dans le sillage d’un conflit direct de douze jours entre Israël et l’Iran, débutant le 13 juin par une « attaque surprise » israélienne contre des installations nucléaires et militaires iraniennes, faisant plusieurs commandants du Corps des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) et scientifiques clés parmi les victimes, ainsi que plus de 200 civils selon les autorités iraniennes.
Israël a frappé en premier, estimant que Téhéran franchissait des « lignes rouges » avec son programme nucléaire. En représailles, l’Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël, provoquant une vingtaine de morts et une centaine de blessés chez l’adversaire avant que les États-Unis n’interviennent le 21 juin en frappant à leur tour trois sites nucléaires iraniens.
Le cessez-le-feu, négocié avec l’aide de Washington, a été effectif le 24 juin, après qu’Israël a mis fin à ses frappes 12 heures après l’Iran.