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Liban: Treize ans de travaux forcés pour Michel Samaha

L'ex-ministre libanais est condamné à 13 ans de travaux forcés et à la déchéance de ses droits civiques pour avoir planifié «des attentats dans le nord du Liban, à la demande de la Syrie».

Saida Charafeddine  | 08.04.2016 - Mıse À Jour : 09.04.2016
Liban: Treize ans de travaux forcés pour Michel Samaha

Ankara

AA/Beyrouth/Rabii Damej

Le tribunal militaire du Liban a condamné, ce vendredi de manière définitive, l’ex-ministre Michel Samaha à treize ans d’emprisonnement avec travaux forcés pour «transport d'explosifs de Syrie vers le Liban en vue de commettre des attentats dans le nord du pays.»

Plus haute juridiction militaire au Liban, le tribunal a prononcé un «verdict définitif» de «13 ans de travaux forcés avec déchéance de ses droits civiques», selon le correspondant d’Anadolu qui a indiqué également que le condamné allait «être transféré vers la prison d’al-Rihanyeh, relevant des renseignements militaires, où il devra écoper sa peine».

L’agence de presse libanaise officielle a rapporté la réaction à ce verdict de l'ancien Premier ministre et chef du "Courant du Futur", Saad Hariri, postée sur son compte Twitter: "Le jugement contre le terroriste Michel Samaha corrige le précédent jugement que nous avions refusé et contre lequel nous avions dit que nous ne resterons pas silencieux".

"Le terroriste Michel Samaha retourne aujourd'hui en prison, là où se trouve la place de tous ceux qui planifient l'assassinat d'innocents et qui tentent de faire plonger le Liban dans la discorde et la guerre civile", a ajouté Saad Hariri.

Une source judiciaire, ayant requis l’anonymat avait indiqué jeudi que «le tribunal militaire a décidé de maintenir Samaha en détention, au cours des deux prochains jours [jeudi et vendredi], soit jusqu’au prononcé du verdict».

Michel Samaha comparaissait, jeudi, devant le tribunal militaire libanais, trois mois et demi après sa libération au terme de quatre ans et demi de prison.

Le 14 janvier dernier, la Cour de cassation militaire avait décidé de libérer Samaha, sous caution. Le procès de l’ancien ministre pro-syrien, s'est poursuivi alors qu’il était sous résidence surveillée.

Impliqué dans une affaire de transport d’explosifs depuis la Syrie, Samaha avait reconnu, après son arrestation en 2012, avoir planifié «des attentats dans le nord du Liban, à la demande de la Syrie et avec la coordination, tout particulièrement, de Ali Memlouk, directeur de l’office de la sécurité nationale dans les services de renseignement syriens».

En 2007, Washington avait interdit à Samaha et à d’autres personnalités libanaises, proches du régime syrien, d’entrer sur le territoire américain pour «implication ou possible implication dans la déstabilisation de la sécurité et de l’économie libanaises».

Membre du parti Kataëb dans les années 1970 et 1980, Michel Samaha a été, depuis 1992, ministre de l’Information, du Tourisme et élu plusieurs fois au parlement.

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