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Liban : Carlos Ghosn interdit de quitter le territoire libanais

- L'ancien PDG de l'alliance Renault-Nissan sera aussi "interrogé sur son entrée en Israël et la normalisation économique avec un pays ennemi", selon l'agence de presse libanaise

Mourad Belhaj  | 09.01.2020 - Mıse À Jour : 10.01.2020
Liban : Carlos Ghosn interdit de quitter le territoire libanais

Beyrut

AA - Beyrouth - Raya Shartouni

La justice libanaise a rendu une décision interdisant à Carlos Ghosn, l'ancien PDG de l'alliance Renault-Nissan, de quitter le territoire libanais.

Selon l'agence de presse libanaise, "le juge Ghassan Oweidat a décidé d’interdire à Ghosn de quitter le territoire libanais dans le dossier de la notice rouge d'Interpol", jeudi.

Et d'ajouter qu'il sera plus tard "interrogé sur son entrée en Israël et la normalisation économique avec un pays ennemi".

Un correspondant d'Anadolu a rapporté que Ghosn a été entendu et laissé en liberté avec la garantie de son lieu de résidence, après un interrogatoire qui a duré plus de trois heures, au Palais de Justice de Beyrouth, dont la sécurité a été renforcée.

Ghosn fait l'objet d'une enquête du parquet libanais sur la base de deux dossiers. Le premier est le contenu de la notice rouge publiée par Interpol - le bureau du Japon, arrivée au Liban il y a trois jours et qui porte des accusations contre Ghosn concernant des cas d'évasion fiscale et de corruption.

Quant au deuxième dossier, il est basé sur une plainte des avocats libanais, Ali Abbas, Hassan Bazzi, et Jad Toomeh, pour le crime de normalisation économique avec Israël.

Ghosn a déclaré, mercredi lors d'une conférence de presse tenue au siège du Syndicat de la presse à Beyrouth, avoir subi des pressions lors de son interrogatoire au Japon, où il est accusé d' "irrégularités financières" du temps où il était président de la société Renault-Nissan.

Dans un contexte distinct, Ghosn a présenté ses excuses aux Libanais pour sa visite en Israël, affirmant qu'il avait visité ce pays, toujours considéré comme "ennemi" du Liban, en tant que président de Renault et non en tant que citoyen libanais.

Ghosn a été arrêté à Tokyo le 19 novembre 2018 pour "irrégularités financières", alors qu'il était président de Nissan, qu’il avait précédemment sauvé de la faillite.

Il a passé 130 jours en prison, pour être ensuite libéré sous caution, en attendant le début de son procès en avril 2020.

Le 2 janvier, le ministre libanais de la Justice, Albert Sarhan a annoncé que la justice libanaise avait reçu une demande d'Interpol pour arrêter Ghosn après qu’il ait fui le Japon.

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