
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Un navire transportant de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza a été pris pour cible par des drones dans la nuit du 1er au 2 mai, en pleine mer Méditerranée. Le groupe parlementaire La France insoumise – Nouvelle Union populaire écologique et sociale (LFI-NFP) appelle l’État français à condamner cette attaque et à rompre tout soutien au blocus israélien.
Par voie de communiqué, LFI-NFP indique que l’attaque s’est produite à 00h23 en eaux internationales, près des côtes maltaises. Le navire, partie prenante de la Flottille de la Liberté, transportait des vivres, des médicaments et une trentaine de personnes issues de plusieurs pays, dont la France. L’objectif de la mission : briser symboliquement le blocus imposé à Gaza par Israël.
« La France doit condamner fermement cette agression visant une mission humanitaire », affirme le groupe de gauche, dénonçant une « violation manifeste du droit international ». Le communiqué souligne la gravité de la situation humanitaire à Gaza, marquée par une flambée des prix de 1 400 % selon l’ONU, et par une famine qualifiée de « délibérément provoquée ».
Les informations relayées par LFI-NFP sont confirmées par plusieurs sources indépendantes. Le navire, nommé Conscience, a bien été attaqué par des drones dans les eaux internationales, à environ 16 km des côtes maltaises. L’ONG Freedom Flotilla Coalition, organisatrice de la mission, affirme qu’il a été touché à deux reprises, provoquant un incendie et des dégâts matériels. Les autorités maltaises ont envoyé des secours, confirmant qu’aucune des 16 personnes déjà présentes à bord n’a été blessée. Les passagers ont refusé l’évacuation et ont choisi de rester à bord.
L’armée israélienne n’a pas commenté ces accusations. Cet incident rappelle celui de 2010, lorsqu’une précédente flottille avait été arraisonnée par l’armée israélienne, provoquant la mort de neuf personnes.
À l’heure où la Cour internationale de Justice examine les responsabilités juridiques d’Israël sur l’accès humanitaire à Gaza, cette attaque ravive les débats sur la liberté de navigation, l’aide aux civils et l’engagement des États face au droit international.
- Catastrophe humanitaire à Gaza
Pour rappel, Israël bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a récemment réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 2000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 52 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.