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Les États-Unis ont exhorté lundi l’Union européenne à réviser et « équilibrer » ses règles dans le secteur numérique avant que Washington n’accepte de réduire ses droits de douane sur l’acier européen.

À l’issue d’une rencontre entre les représentants commerciaux des deux parties, en marge de la réunion des ministres européens du Commerce à Bruxelles, le secrétaire au Commerce américain, Howard Lutnick, a estimé que le cadre actuel européen imposait des contraintes disproportionnées aux entreprises, dont beaucoup sont américaines.

« Notre suggestion est que l’Union européenne et ses ministres du Commerce examinent attentivement leurs règles numériques, qu’ils cherchent à trouver un équilibre — pas à les supprimer, mais à adopter une approche équilibrée compatible avec nous. Ensuite, nous pourrons, ensemble, traiter les questions de l’acier et de l’aluminium », a déclaré Lutnick.

Les États-Unis maintiennent actuellement un tarif de 50 % sur l’acier et ont étendu depuis la mi-août ce droit de douane au contenu métallique de 407 produits « dérivés », incluant des articles comme les motos ou les réfrigérateurs. D’autres produits pourraient s’ajouter à la liste le mois prochain.

Le Digital Markets Act de l’UE et les règles associées imposent des obligations strictes aux grandes plateformes en ligne, avec des sanctions financières importantes en cas de non-respect — une approche longtemps critiquée par Washington. Selon les responsables américains, les seuils et pratiques de contrôle affectent de manière disproportionnée les entreprises américaines.

Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a insisté sur le caractère non discriminatoire des règles numériques européennes. Il a toutefois reconnu que la régulation numérique reste une priorité pour Washington et devra faire l’objet de discussions supplémentaires.

Bruxelles souhaite avancer « à la vitesse de l’éclair » pour réduire les droits de douane sur l’acier et ses dérivés et approfondir la coopération avec Washington sur les chaînes d’approvisionnement industrielles. Le commissaire a rappelé que l’UE avait déjà présenté en août des propositions législatives pour réduire ces tarifs, tandis que les États-Unis ont commencé à appliquer rétroactivement certaines réductions.

Les deux parties ont souligné leur objectif commun de préserver une coopération transatlantique en matière commerciale, notamment face aux défis de sécurité économique et à la gestion de la surcapacité sur le marché mondial de l’acier.

*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore