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"Le seul mot qui peut décrire ce qui se passe à Gaza est génocide", selon le MAE belge

- "Famine délibérée d'une population est un crime de guerre", déclare Maxime Prevot, ministre belge des Affaires étrangères

Ahmet Gençtürk  | 27.05.2025 - Mıse À Jour : 27.05.2025
"Le seul mot qui peut décrire ce qui se passe à Gaza est génocide", selon le MAE belge

Atina

AA / Athènes / Ahmet Gencturk

"Le seul mot qui peut décrire ce qui se passe à Gaza est génocide", a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prevot, ce mardi.

"En tant que ministre des Affaires étrangères, ce n'est pas à moi de faire de telles déclarations. Mais mon avis personnel est que cela s'apparente fortement à un génocide. Je ne sais pas quels autres horreurs doivent encore se produire avant que ce mot puisse être utilisé", a expliqué Prevot dans une interview accordée au magazine Humo.

Interrogé sur la manière dont il ressent les images terribles en provenance de Gaza à la suite des attaques israéliennes indiscriminées sur l'enclave palestinienne assiégée, il a répondu : "Cela me rend très en colère. Je dis depuis avril que le blocus humanitaire est une honte absolue. Affamer délibérément une population est un crime de guerre."

Concernant les sanctions contre Israël, Prevot a souligné que tant le gouvernement belge que l'Union européenne devraient intensifier la pression sur Israël.

"Je suis favorable à des sanctions contre les leaders militaires et politiques des deux côtés, ainsi que contre les colons juifs qui expulsent de force les Palestiniens de leurs maisons en Cisjordanie. Il ne suffit plus pour le gouvernement belge de condamner la situation ; des actions sont nécessaires pour obliger Israël à agir", a-t-il déclaré.

Cependant, Prevot a noté que toutes les parties de la coalition ne partagent pas la même opinion.

"Et une condition pour les sanctions européennes est que tous les États membres donnent leur approbation, y compris des pays comme l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie", a-t-il ajouté.

Prevot a également exprimé l'espoir que l'administration Trump change son attitude envers Israël.

Rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne a poursuivi une offensive brutale à Gaza depuis octobre 2023, tuant près de 54 000 Palestiniens, dont la majorité étaient des femmes et des enfants.

La crise humanitaire à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, la majorité de la population souffrant de niveaux élevés d'insécurité alimentaire.

Seule une petite quantité d'aide a pu traverser le blocus imposé depuis mars, après plus de deux mois de fermeture.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.

Israël est également confronté à un procès pour génocide à la Cour internationale de justice en raison de ses crimes de guerre contre des civils sans défense dans l'enclave.

Les pays occidentaux ont été accusés d'inaction face à la crise humanitaire qui ne cesse de s'aggraver sur le territoire palestinien. Récemment, certains dirigeants ont semblé aller au-delà des simples condamnations, menaçant de sanctions et de révisions des accords avec Israël si la situation ne s'améliore pas.


* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba

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