AA / Istanbul / Alperen Aktas

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé que la Russie et les États-Unis ont convenu d’organiser cet automne un troisième cycle de discussions sur le fonctionnement des ambassades, les visas et les biens diplomatiques. Cette déclaration intervient à l’issue de sa participation à la semaine de haut niveau de la 80e Assemblée générale des Nations unies.

« Notre dialogue se poursuit sur les visas, le fonctionnement des ambassades, (les biens diplomatiques russes confisqués aux États-Unis), ainsi que sur d’autres aspects liés au quotidien de nos missions diplomatiques », a déclaré Lavrov à la presse.

« Nous avons déjà eu deux cycles, et (le secrétaire d’État américain) Marco Rubio et moi avons convenu d’un troisième à l’automne », a-t-il ajouté, cité par l’agence publique russe Tass.

Le chef de la diplomatie russe a également indiqué que Moscou et Washington avaient exprimé un intérêt à coopérer lorsque leurs intérêts nationaux se rejoignent.

« Dans les cas où nos intérêts coïncident, et dans les relations entre la Russie et les États-Unis, ces cas restent rares. Il serait insensé de ne pas saisir l’occasion pour mettre en place des projets communs et mutuellement bénéfiques », a-t-il estimé.

Lavrov a souligné que les deux pays devaient défendre leurs intérêts nationaux, mais que l’objectif principal restait d’éviter une confrontation directe. « Nous (avec les États-Unis) avons une position absolument commune », a-t-il assuré.

Concernant les armes nucléaires, Lavrov a déclaré attendre une réponse personnelle du président américain Donald Trump à la proposition de Moscou de prolonger d’un an, après 2026, le respect des limites centrales du traité New START.

« Le porte-parole de la Maison Blanche a indiqué qu’il s’agissait d’une déclaration très intéressante et que le président Trump y répondrait personnellement. C’est sur cette base que nous avançons », a-t-il précisé.

- Médiation sur Gaza

Abordant la situation au Moyen-Orient, Lavrov a affirmé que la Russie était prête à s’associer aux initiatives arabes et islamiques concernant Gaza, à condition qu’elles soient menées par les acteurs régionaux.

« Si, à l’issue du sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, nos partenaires arabes et musulmans lancent un travail concret… nous y prendrons assurément part », a-t-il déclaré.

Il a rappelé que des pays comme l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis sont déjà engagés dans ces discussions, auxquelles participent également les États-Unis.

- Avertissements sécuritaires

Par ailleurs, le ministre russe a lancé un avertissement sévère contre toute tentative d’abattre des objets russes dans son espace aérien.

« Si quelqu’un tente d’abattre un objet volant ou tout autre objet sur notre territoire, dans notre espace aérien, je pense qu’il regrettera amèrement une telle violation flagrante de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté », a-t-il prévenu.

Lavrov a rejeté les accusations selon lesquelles la Russie viserait des pays de l’UE ou de l’OTAN avec des drones ou des missiles, insistant sur le fait que « nous n’attaquons jamais de cibles civiles ».

Faisant référence aux drones signalés en Pologne, il a souligné que leur portée était inférieure à la distance séparant la Russie de la Pologne.

« Le jour même où les Polonais ont commencé à tirer la sonnette d’alarme, nous avons proposé une rencontre via les ministères de la Défense pour examiner la situation… sans aucune hystérie », a-t-il conclu.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba