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Lapid: la reconnaissance de la Palestine par la Norvège, l'Espagne et l'Irlande est un échec politique israélien

- Mercredi matin, la Norvège, l'Irlande et l'Espagne ont annoncé simultanément leur reconnaissance officielle de l'État de Palestine, à compter du 28 mai.

Abdel Ra'ouf D. A. R. Arnaout  | 22.05.2024 - Mıse À Jour : 22.05.2024
Lapid: la reconnaissance de la Palestine par la Norvège, l'Espagne et l'Irlande est un échec politique israélien

Quds

AA/ Jérusalem / Abdel Raouf Arnaout

Le chef de l'opposition israélienne Yair Lapid a considéré, mercredi, la décision de la Norvège, de l'Espagne et de l'Irlande de reconnaître l'État de Palestine comme un « échec politique sans précédent » pour Tel-Aviv.

Lapid a déclaré dans un post sur la plateforme « X » : « La décision de la Norvège, de l’Espagne et de l’Irlande de reconnaître l’État palestinien est une décision honteuse, mais elle n’est pas le produit d’une crise, mais plutôt d’un échec politique sans précédent».

De son côté, la correspondante politique de la Société de radiodiffusion officielle israélienne, Gilly Cohen, a déclaré mercredi que « l’échec est avant tout celui du Premier ministre Benjamin Netanyahu ».

Elle a indiqué sur son blog sur le site Internet de la Commission : « Huit mois après le massacre du 7 octobre (en référence à l'attaque du Hamas contre les colonies adjacentes à la bande de Gaza en octobre), l'État d'Israël est confronté à un nouvel échec, cette fois sur le plan politique."

Cohen a rappelé que " des mandats d'arrêt sont sur le point d'être émis par la Cour pénale internationale contre Netanyahu et Gallant, en plus du tsunami de reconnaissance de l'État palestinien par un certain nombre de pays européens, le rehaussement du statut de l'Autorité palestinienne aux Nations Unies et la possibilité que la Cour internationale de Justice émette un ordre pour arrêter la guerre".

Elle a poursuivi : « Ceci est une liste partielle des problèmes diplomatiques israéliens des deux dernières semaines ».

"Tous ceux qui pensaient que la cause palestinienne n'était qu'un fragment... peuvent maintenant se regarder dans le miroir et se demander : comment se fait-il qu'Israël traite tout cela, comme si c'était la Russie ?", a-t-elle ajouté, citant un haut responsable israélien qualifiant cette situation de « honte pour Israël ».

"Ce n'est pas l'échec de Netanyahu seulement, mais l'ensemble du gouvernement israélien, depuis la publication du (ministre de la Sécurité nationale Itamar) Ben Gvir Hamas aime Biden, jusqu'à l'insistance du (ministre des Communications Shlomo) Karei Al-Halim à confisquer (mardi) les équipements de diffusion des plus grandes chaînes d'information; en l'occurrence, l'Associated Press", a-t-elle expliqué.

Pour sa part, le commentateur politique Ben Caspit a affirmé dans une déclaration à la radio locale 103FM : « Trois pays ont reconnu l’État palestinien avant sa création, et ce n’est que le début de cette tendance. »

Il a ajouté : "Au cours des huit mois que ce faible Netanyahu, toujours au pouvoir avec son gouvernement de droite, le rêve du Hamas est devenu plus réaliste : un port à Gaza, une réalité, et l'élargissement des droits des Palestiniens ont été acceptés aux Nations Unies et leur position aux Nations Unies a été renforcée, notamment par un vote massif en faveur de l'État. L'isolement international de l'État d'Israël est sans précédent, et l'opinion publique internationale est plus favorable au Hamas maintenant".

Mercredi matin, la Norvège, l'Irlande et l'Espagne ont annoncé simultanément leur reconnaissance officielle de l'État de Palestine, à compter du 28 mai.

Après l’annonce des trois pays, le ministère israélien des Affaires étrangères a décidé mercredi de convoquer les ambassadeurs d’Espagne, de Norvège et d’Irlande à Tel Aviv pour des « consultations ».

Avant cette évolution, huit pays membres de l’Union européenne reconnaissaient l’État de Palestine : la Bulgarie, la Pologne, la Tchéquie, la Roumanie, la Slovaquie, la Hongrie, l’administration grecque de Chypre et la Suède.

La Palestine est un État observateur auprès des Nations Unies, mais n'en est pas membre, selon la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies du 29 novembre 2012.

Israël et son allié, les États-Unis, rejettent la reconnaissance de l'État palestinien par d'autres pays et s'opposent aux efforts de la Palestine pour obtenir une adhésion à part entière aux Nations Unies, au lieu du statut d'« État observateur non membre » en place depuis 2012.

En avril dernier, Washington a utilisé son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU contre un projet de résolution recommandant que les Nations Unies acceptent l'adhésion à l'État de Palestine.

La reconnaissance d’un Etat palestinien a été décidée à un moment où Israël poursuit son offensive meurtrière contre la bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023, et ce, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave.


*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi

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