La Thaïlande retarde la libération de soldats cambodgiens malgré le cessez-le-feu en cours
- Dix-huit soldats cambodgiens détenus depuis juillet devaient être libérés après 72 heures de cessez-le-feu, mais Bangkok invoque des violations que Phnom Penh dément
Istanbul
AA / Istanbul / Saadet Gokce et Berk Kutay Gokmen
La Thaïlande a déclaré ce mardi que la libération de 18 soldats cambodgiens détenus depuis juillet est à l’étude, malgré la poursuite d’un cessez-le-feu qui devait entraîner leur retour après une période initiale de 72 heures.
Les autorités thaïlandaises ont affirmé que de présumées incursions de drones constituaient une violation de l’article six de l’accord signé samedi, lequel impose aux deux parties d’éviter « tout acte provocateur », y compris des opérations militaires, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nikorndej Balankura.
Il a indiqué que les agences de sécurité thaïlandaises avaient détecté des drones cambodgiens « s’introduisant dans l’espace aérien souverain de la Thaïlande », ce que Bangkok considère comme un motif pour retarder la libération.
Aux termes de l’accord, l’ensemble des 18 soldats détenus depuis des affrontements frontaliers en juillet, qui ont fait au moins 48 morts, devaient être renvoyés au Cambodge si le cessez-le-feu restait pleinement respecté pendant 72 heures.
« Par conséquent, la Thaïlande examine le calendrier de la libération des 18 soldats », a déclaré Nikorndej lors d’une conférence de presse à Bangkok.
Le porte-parole du gouvernement cambodgien, Pen Bona, a indiqué qu’il n’y avait « aucune réaction pour l’instant » de Phnom Penh au-delà du suivi du report, selon le média Kiripost.
La gouverneure de Pailin, Ban Sreymom, a déclaré que les autorités provinciales n’avaient pas été informées d’un quelconque changement concernant le retour des soldats, a rapporté le Khmer Times.
Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeow, a indiqué qu’une réunion de la Commission conjointe de délimitation (JBC), proposée par le Cambodge, pourrait attendre la prise de fonctions d’un nouveau gouvernement thaïlandais après l’élection du 8 février, selon Thai PBS.
Le cessez-le-feu a suivi 20 jours de combats frontaliers qui ont fait au moins 99 morts, dont des civils. La Thaïlande a accusé lundi le Cambodge d’avoir violé l’accord en envoyant plus de 250 aéronefs sans pilote en territoire thaïlandais.
Le Cambodge a rejeté cette accusation. La porte-parole du ministère de la Défense, la lieutenante-générale Maly Socheata, a déclaré que Phnom Penh « rejetait catégoriquement » ces allégations, ajoutant : « Nous confirmons qu’aucun lancement de drone de ce type n’a eu lieu. »
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a affirmé que Pékin « continuerait de jouer un rôle constructif à l’asiatique » pour rétablir la confiance entre les deux pays, après que le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a accueilli lundi leurs homologues thaïlandais et cambodgien pour des discussions.
* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy
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