AA/DHAKA/SM Najmus Sakib

Le principal tireur et son complice dans l’assassinat du militant politique bangladais et figure du soulèvement de 2024, Sharif Osman Bin Hadi, ont pris la fuite vers l’Inde, a annoncé dimanche la police de Dhaka, ajoutant que les autorités indiennes ont arrêté deux personnes accusées de les avoir aidés à franchir la frontière.

L’information a été communiquée lors d’une conférence de presse dans la capitale par le commissaire adjoint de la police métropolitaine de Dhaka (DMP), SN Nazrul Islam. Il a précisé que deux ressortissants indiens soupçonnés d’avoir facilité la fuite des auteurs présumés ont été interpellés dans l’État indien du Meghalaya, dans le nord-est du pays.

Âgé de 32 ans, Sharif Osman Bin Hadi, militant politique connu pour ses positions fermes contre « l’impérialisme » indien, avait été grièvement blessé par balles le 12 décembre avant de succomber à ses blessures le 18 décembre dans un hôpital à Singapour.

Des centaines de milliers de personnes ont assisté aux funérailles de Hadi, aspirant au siège de Dhaka-8 lors des élections de février 2026. La cérémonie s’est tenue le 20 décembre devant le Parlement national à Dhaka.

Selon SN Nazrul Islam, le tireur, Faisal Karim Masud, et son complice, Alamgir Sheikh, ont fui vers l’Inde avec l’aide de deux ressortissants bangladais et de deux ressortissants indiens, identifiés comme Purti et Sami, depuis le côté indien de la frontière.

Le responsable de la police a affirmé que l’assassinat de Hadi, coordinateur du mouvement Inqilab Manch, avait été prémédité.

Après la fusillade, Faisal et Alamgir se sont rendus en voiture à Mymensingh, ville bangladaise proche de la frontière indienne. Ils ont été aidés par deux Bangladais, Philip Pal et Sanjay, pour franchir illégalement la frontière. Philip les a ensuite conduits dans l’État indien du Meghalaya, a indiqué la police.

Toujours selon la même source, Philip a emmené les deux hommes à Tura, en Inde, où il les a remis à Purti, citoyenne indienne. Ils ont ensuite pris la fuite à bord du véhicule d’un homme nommé Sami.

Au total, onze personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Hadi. L’enquête touche à sa fin et l’acte d’accusation devrait être déposé dans un délai de sept à dix jours, une fois l’ensemble des responsabilités établies, a précisé SN Nazrul Islam.

Parallèlement, des milliers de manifestants réunis sous la bannière d’Inqilab Manch ont bloqué le carrefour de Shahbagh à Dhaka. Ils réclament l’arrestation des auteurs et de leurs complices ainsi que justice pour le militant assassiné.

Les protestataires ont également critiqué l’Inde, l’accusant de laisser les meurtriers « circuler librement » et d’accueillir l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina ainsi que des milliers de partisans de son parti, la Ligue Awami.

Sheikh Hasina s’est réfugiée en Inde le 5 août, au plus fort du soulèvement populaire. Selon les Nations unies, la répression menée par son gouvernement a fait environ 1 400 morts et des milliers de blessés.

Le Tribunal international des crimes du Bangladesh, siégeant à Dhaka, a depuis reconnu Sheikh Hasina coupable de crimes contre l’humanité et l’a condamnée à mort par contumace.

*Traduit de l'anglais  par  Sanaa Amir