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L’Égypte rejette les propos de Netanyahu sur le déplacement forcé des Palestiniens

- Le Caire dénonce une violation du droit international et un acte de nettoyage ethnique

Ikrame Imane Kouachi  | 05.09.2025 - Mıse À Jour : 05.09.2025
L’Égypte rejette les propos de Netanyahu sur le déplacement forcé des Palestiniens

Ankara

AA / Ankara / Ikram Kouachi

L’Égypte a exprimé vendredi sa ferme condamnation à l’égard des propos attribués au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu concernant le déplacement des Palestiniens, y compris par le passage de Rafah.

Dans une interview accordée à la chaîne israélienne Abu Ali Express, publiée sur Telegram – une plateforme basée aux Émirats arabes unis –, Netanyahu a affirmé qu’il existait « différents plans pour reconstruire Gaza » et soutenu que « la moitié de la population souhaite quitter Gaza », tout en assurant qu’il ne s’agissait « pas d’une expulsion massive ».

Il a ajouté : « Je peux leur ouvrir Rafah, mais l’Égypte le refermera immédiatement. »

Dans un communiqué officiel, le ministère égyptien des Affaires étrangères a qualifié ces propos de « tentatives continues de prolonger l’escalade dans la région et de perpétuer l’instabilité, tout en évitant de rendre des comptes sur les violations israéliennes à Gaza ».

Le Caire a réitéré son « rejet catégorique de tout déplacement forcé ou contraint des Palestiniens de leurs terres ».

Le ministère a souligné que le ciblage des civils, des infrastructures vitales et des aspects de la vie quotidienne pour pousser la population au départ constitue une « violation flagrante du droit international humanitaire et s’apparente à un nettoyage ethnique ».

L’Égypte a appelé la communauté internationale à « activer les mécanismes de responsabilité contre de tels actes », avertissant qu’ils sont « de plus en plus utilisés comme propagande politique en Israël en raison de l’absence de justice internationale ».

Le communiqué a affirmé que l’Égypte ne sera jamais complice de telles pratiques ni un canal pour le déplacement des Palestiniens, qualifiant cela de « ligne rouge » infranchissable.

Il a en outre appelé à mettre fin au « chaos qu’Israël cherche à imposer », exhortant à « un cessez-le-feu immédiat à Gaza, au retrait israélien de l’enclave et à un soutien international permettant le retour de l’Autorité palestinienne légitime à Gaza ».

Le Caire a également mis en avant la responsabilité de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité de l’ONU, pour assurer la protection des Palestiniens et soutenir leur maintien à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Le génocide en cours à Gaza est entré vendredi dans son 700ᵉ jour, Israël ayant tué au moins 64 300 Palestiniens. La campagne militaire a ravagé l’enclave, désormais menacée par la famine.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice en raison de sa guerre contre l’enclave.


* Traduit de l'anglais par Adama Bamba

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