AA/Soudan/Adel Abdelrheem

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé, jeudi, que 1 750 personnes avaient fui vers le Tchad depuis la région frontalière de Tina, dans l’État du Nord-Darfour, à l’ouest du Soudan, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.

Dans un communiqué, l’OIM a précisé que « les équipes de la Matrice de suivi des déplacements ont estimé qu’environ 1 750 personnes avaient fui mercredi la région de Tina, dans le Nord-Darfour, en raison de l’aggravation de l’insécurité ».

L’organisation a ajouté que ces déplacés avaient traversé la frontière vers le Tchad, tout en soulignant que « la situation demeure extrêmement tendue et instable », sans fournir davantage de détails.

La région de Tina, située à la frontière avec le Tchad, est contrôlée par l’armée soudanaise et se trouve à environ 400 kilomètres au nord-ouest d’El-Fashir, capitale de l’État du Nord-Darfour.

En septembre dernier, des médias locaux, dont Sudan Tribune, avaient rapporté les craintes de responsables locaux d’une attaque des Forces de soutien rapide (FSR) contre la région de Tina, qui abrite des milliers de déplacés, après que celles-ci ont proféré des menaces en ce sens.

Ces développements interviennent après la prise, en octobre 2025, de la ville d’El-Fashir centre administratif du Nord-Darfour par les FSR, qui y auraient commis des massacres contre des civils, selon des organisations locales et internationales, alimentant les craintes d’une division territoriale du pays.

Mercredi, le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemetti, a reconnu des « dépassements » commis par ses troupes à El-Fashir, affirmant avoir mis en place des comités d’enquête.

À ce jour, les FSR contrôlent les cinq États du Darfour, sur un total de 18 au Soudan, tandis que l’armée conserve la main sur la majorité des 13 autres États situés au sud, au nord, à l’est et au centre, y compris la capitale Khartoum.

La région du Darfour représente environ un cinquième du territoire soudanais, mais la majorité des quelque 50 millions d’habitants vivent dans les zones sous contrôle de l’armée.

*Traduit de l'arabe par Sanaa Amir