AA/Berlin/Ayhan Şimşek

Le chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé dimanche son scepticisme quant à la possibilité d’un règlement diplomatique entre la Russie et l’Ukraine, avertissant que le conflit pourrait durer encore longtemps.

Dans une interview accordée à la chaîne publique ZDF, Merz a réaffirmé que, malgré les efforts du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine, les récentes actions du président russe Vladimir Poutine montrent clairement son absence d’intérêt pour des négociations.

« Je ne perds pas espoir que nous puissions y parvenir. Mais je ne me fais pas d’illusions », a déclaré le dirigeant conservateur, ajoutant que l’histoire démontre que les guerres se terminent généralement de deux manières : soit par une défaite militaire d’un camp, soit par un épuisement économique et militaire.

« Mais je ne vois pas cela se produire actuellement, ni d’un côté ni de l’autre. Je me prépare donc mentalement à l’idée que cette guerre puisse durer longtemps. Nous essayons d’y mettre fin le plus rapidement possible, mais certainement pas au prix de la capitulation de l’Ukraine », a-t-il ajouté.

Interrogé sur les garanties de sécurité occidentales et la possibilité d’un déploiement de troupes allemandes en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix, le chancelier a estimé que l’envoi de soldats n’était pas un sujet prioritaire dans les discussions diplomatiques actuelles.

« Nous essayons présentement de formuler des garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu. Et la priorité numéro un est de soutenir l’armée ukrainienne afin qu’elle puisse défendre son pays sur le long terme. C’est la priorité absolue », a insisté Merz.

« Beaucoup de choses ne peuvent être mises en œuvre qu’une fois qu’il y aura un cessez-le-feu. Cela nécessite un accord avec la Russie, et cet accord comportera bien sûr des conditions des deux côtés. Du nôtre, la condition est que l’Ukraine conserve de manière permanente son indépendance, sa liberté et son droit de choisir ses propres alliances », a-t-il poursuivi.

Le chancelier a également précisé que toute décision sur la contribution de l’Allemagne à ces garanties de sécurité  qu’il s’agisse d’un envoi de troupes de maintien de la paix ou d’un soutien en matière de défense aérienne  sera déterminée par le Parlement allemand, le Bundestag.

« Personne ne parle actuellement de troupes au sol en Ukraine. Un mandat du Bundestag, que j’ai mentionné, s’applique à toute opération militaire à l’étranger. Et même si nous devions seulement protéger l’espace aérien ukrainien, il nous faudrait un mandat du Bundestag », a-t-il conclu.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir