Israël envisage de restreindre les déplacements des hauts responsables de l’Autorité palestinienne
- Mesures envisagées après la reconnaissance de l’État palestinien par les pays occidentaux.

Istanbul
AA / Istanbul / Abdel Raouf Arnaout et Tarek Chouiref
Israël envisage d’imposer des restrictions à la liberté de déplacement des plus hauts responsables de l’Autorité palestinienne (AP) en réponse à la récente vague de reconnaissances internationales de l’État de Palestine, a rapporté jeudi Army Radio.
Des responsables sécuritaires de haut rang ont recommandé au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’imposer des sanctions personnelles aux dirigeants de l’AP, dont le président Mahmoud Abbas, son adjoint Hussein al-Sheikh, ainsi que d’autres figures de premier plan.
Les mesures actuellement discutées viseraient à restreindre leur liberté de mouvement en Cisjordanie, ainsi qu’au poste-frontière d’Allenby / Roi Hussein avec la Jordanie.
À l’heure actuelle, les hauts responsables palestiniens se déplacent librement dans des convois sécurisés, sous protection du service de sécurité Shin Bet. Les mesures proposées les confineraient principalement à Ramallah ou réduiraient fortement leurs déplacements à l’intérieur du territoire.
Le média ajoute que les autorités de défense israéliennes étudient également des mesures économiques susceptibles d’affecter les intérêts financiers et les réseaux d’affaires des dirigeants de l’AP.
Cette initiative intervient alors que Mahmoud Abbas doit s’adresser jeudi à l’Assemblée générale des Nations unies. Des responsables militaires ont affirmé à la radio que ces mesures étaient « nécessaires », jugeant « inacceptable » que les dirigeants palestiniens mènent une campagne internationale contre Israël tout en continuant de bénéficier d’avantages fournis par ce dernier.
Dans le même temps, les responsables sécuritaires ont déconseillé toute mesure qui toucherait directement la population palestinienne dans son ensemble, comme la restriction de la circulation des civils sur les routes de Cisjordanie, l’affaiblissement du système financier de l’AP ou l’annulation de milliers de permis de travail pour les Palestiniens employés en Israël.
L’Autorité palestinienne n’a pas immédiatement réagi à ces informations.
Netanyahu a déclaré plus tôt cette semaine qu’il déciderait de la réponse officielle d’Israël à la reconnaissance de l’État palestinien à son retour de Washington, où il doit rencontrer le président américain Donald Trump lundi.
Depuis dimanche, 11 pays – le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, le Portugal, le Luxembourg, la Belgique, l’Andorre, la France, Malte, Monaco et Saint-Marin – ont officiellement reconnu l’État de Palestine, portant le nombre total de reconnaissances à 159 sur 193 États membres de l’ONU.
* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy