France / Variole du singe : le nombre de cas est sous-estimé, selon l'infectiologue Karine Lacombe
- Dans un entretien accordé au Parisien, la cheffe de service d'infectiologie de l'hôpital Saint-Antoine, met en garde contre une "poussée épidémique" dans l'Hexagone.

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
L'infectiologue Karine Lacombe estime que le nombre de cas de "monkeypox" comptabilisés en France est "très probablement sous-estimé" et met en garde contre une "poussée épidémique" dans le pays.
Dans un entretien accordé, dimanche, au journal Le Parisien, la cheffe de service d'infectiologie de l'hôpital Saint-Antoine, dans la capitale française, a expliqué cela par le choix des patients, qui ont davantage tendance à "consulter leur médecin pour de la fièvre ou une éruption cutanée" plutôt que d'aller à l'hôpital.
Elle rappelle que les diagnostics doivent être réalisés dans des centres spécialisés pour être officiellement confirmés et souligne que ceux-ci sont peu nombreux en France.
Selon les chiffres rendus publics, vendredi, par les autorités sanitaires françaises, l'Hexagone comptait 51 cas "confirmés" d'infection au virus de la variole du singe, dont plus de la moitié ont été relevés en Île-de-France.
- Beaucoup d'inconnues sur la variole du singe
Selon l'infectiologue, il y a "plutôt" de quoi s'inquiéter sur cette maladie qui comporte encore "beaucoup d'inconnues" et pour laquelle "pour l'instant, il n'existe pas de traitement".
Elle note que seul un antiviral, médicament préventif ou pris comme traitement précoce, est actuellement disponible en petite quantité, alors que celui-ci est encore en phase de développement.
La professeure Karine Lacombe s'interroge également sur la pertinence de stratégie adoptée par l'Exécutif français, de ne vacciner que les cas de contacts à risque, avec les vaccins contre la variole (antivarioliques) de troisième génération, des sérums révélés efficaces à 85 % contre le "monkeypox" (variole du singe).
"Cette vaccination dite « en anneau » suffira-t-elle à juguler l'épidémie ? Ou, faudra-t-il aller plus loin en vaccinant aussi les contacts des contacts ?", se demande l'infectiologue.
En attendant d'en connaître plus sur cette nouvelle flambée épidémique de "monkeypox", "le seul traitement, c'est la prévention", estime Karine Lacombe préconisant un usage plus amplifié des antivarioliques.
- La variole du singe ou "monkeypox"
Un premier cas d'infection à la variole du singe avait été confirmé, jeudi 19 mai, en Île-de-France. Le nombre des personnes contaminées continue d'augmenter en France et dans le reste de l'Europe, ainsi que sur le continent américain, touchant plusieurs centaines de personnes (780 dans 27 pays non-endémiques, selon les chiffres rendus publics, dimanche, par l'organisation Mondiale de la Santé).
La variole du singe (orthopoxvirose simienne ou "monkeypox") est une maladie particulièrement active en Afrique tropicale. Elle se caractérise par un degré de gravité similaire à celui de la variole humaine, c'est-à-dire qu'elle est bénigne. Elle guérit en deux à trois semaines.
Sa transmission peut, notamment, être aéroportée, ou s'effectuer par contact des lésions cutanées, des liquides biologiques, par les sécrétions respiratoires et par contact de la surface contaminée.
Une forte fièvre, des maux de tête, des courbatures et la fatigue physique, font partie des premiers symptômes les plus fréquemment constatés. Approximativement 48 heures plus tard, s'ensuivent une éruption vésiculeuse et la formation de croûtes, ainsi que des démangeaisons. L'incubation de la maladie varie de 5 à 21 jours, selon les patients et la souche.
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