AA – France – Fawzia Azzouz

Un collectif d’avocats issus de divers pays africains a demandé la saisine du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) en France, pour dénoncer les propos tenus à la télévision française par deux médecins qui préconisaient de tester l’efficacité de vaccins sur les population en Afrique, a annoncé vendredi soir leur avocat Maître Nabil Boudi, dans une déclaration à Anadolu.

Boudi dénonce "des propos aux relents néo-colonialistes" qui laissent "suggérer que les populations africaines sont un laboratoire de cobayes pour les pays européens".

Saisi à l’initiative d’avocats africains issus du "Sénégal, du Gabon, du Benin ou encore d’Algérie et de Tunisie", l’avocat parisien Nabil Boudi estime que les propos tenus à l’antenne de la chaîne LCI sont "irresponsables".

"Suggérer que le vaccin contre le Covid-19 actuellement à l’étude soit testé en Afrique, en comparant ces tests à ceux pratiqués sur les prostituées dans le cadre du VIH, est insupportable" dénonce le conseil.

Au delà de cette saisine, il envisage par ailleurs une action en justice s’il "estime que les suites réservées par le CSA à cette affaire sont insuffisantes".

La séquence télévisée incriminée a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et de nombreuses personnalités comme les footballeurs africains, Samuel Eto’o et Didier Drogba, se sont insurgées de son contenu.

Pour rappel, ce débat diffusé jeudi sur LCI mettait en scène deux médecins, le Professeur Camille Locht, Directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), et le Professeur Jean-Paul Mira, Chef du service réanimations de l’hôpital Cochin à Paris.