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France: «L’objectif est de museler le COJEP et les banlieues»

- Les représentants de la vie associative franco-turque ont une nouvelle fois été la cible d’allégations du magazine français «Le Point», qui les accusent sans preuve d’être les pions en France du président turc Erdogan.

Tuncay Çakmak  | 14.06.2018 - Mıse À Jour : 14.06.2018
France: «L’objectif est de museler le COJEP et les banlieues»

Ankara
AA – Strasbourg (France) – Tuncay Çakmak

Le magazine hebdomadaire français «Le Point», qui s’est fait remarqué ces dernières années pour ses «UNES» et ses articles chocs et provocateurs, en particulier au sujet de l’Islam, des Musulmans, d’Erdogan et de la Turquie, a une nouvelle fois attiré l’indignation des citoyens français de confession musulmane ou d’origine étrangère.

Dans son nouveau numéro par le 14 juin, «Le Point» poursuit son offensive contre les représentants des citoyens franco-turcs qu’il se plait à qualifier de «réseaux et porte-voix d’Erdogan en France».

Ce nouvel article de six pages intitulé «Enquête sur le système Erdogan» est la suite du dossier spécial de l’édition du 24 mai dernier, dont la couverture sur Erdogan, avec comme titre «Le Dictateur», avait provoqué de nombreuses réactions tant en France qu’en Turquie.

Face à cette couverture, des citoyens franco-turcs avaient demandé à certains vendeurs de journaux de retirer l’affiche du Point, provoquant l’indignation générale de la classe politique française jusqu’à la tête de l’Etat.

Le texte du 14 juin se focalise spécifiquement sur Ali Gedikoglu, président de l’organisation internationale non-gouvernementale, COJEP International (Conseil pour la Jeunesse, l’Egalité et la Paix).

Contacté par l’Agence Anadolu (AA), Ali Gedikoglu a estimé que la poursuite de l’offensive du «Point» contre la communauté franco-turque, prétextant des liens avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est en réalité une parfaite illustration de la volonté de faire taire son association, et plus largement les banlieues.

Pour Gedikoglu, ce nouvel article a probablement été motivé par les réactions autour de l’affaire des affiches supprimées.

«L’opération de manipulation de l’opinion publique de ce média, qui s’attaque, via ma personne, au Cojep et aux autres associations qui lui sont liées, en avançant des informations infondées et diffamatoires, se poursuit», a-t-il ajouté.

«Il faut croire que Le Point ne s’est pas satisfait de son magazine du 24 mai dernier pour remettre ça avec 6 nouvelles pages sur le mouvement Cojep et l’accompagnant de nombreuses photos. Il est évident que l’objectif consiste à e marginaliser le mouvement Cojep, à travers mon nom», a-t-il encore expliqué.

Pour Gedikoglu, il s’agit d’une volonté de construire des barrières et des murs avec les frères «Kurdes et Alévis».

Le responsable associatif estime que derrière ses attaques, qui tentent de surfer sur la vague anti-Erdogan, existe la volonté de nier les préoccupations et les revendications des populations en France qui vivent dans les banlieues et qui sont issues de la diversité.

« Plutôt que de prêter une oreille attentive aux revendications politiques des populations issues de cultures différentes, ils cherchent à diaboliser ces personnes en les liant à Erdogan », a-t-il avancé.

Mais cette offensive de certains médias français ne semble pas décourager Gedikoglu. « Aucun média n’a le droit d’entamer notre volonté et notre détermination. Tout ce que nous faisons, nous le décidons de notre propre chef. Nos réflexions, nos constats et nos attentes vis-à-vis de l’avenir de la France nous guident dans notre action», a-t-il affirmé.

Et de poursuivre : « La France est notre deuxième patrie. Tout ce que nous réalisons est pour la France, pour la prospérité, le bonheur et la liberté des populations vivant en France. »

Le président du Cojep a également voulu répondre aux allégations autour d’Erdogan et ses prétendus réseaux en France et en Europe.

«Ceux qui essaient de faire de l’ombre à notre action en nous liant à Erdogan et ses réseaux imaginaires, seront sans succès. La fraternité des peuples l’emportera, la France l’emportera et surtout l’amitié France-Turquie en sortira grandie.", a-t-il conclu.
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