France: L’Assemblée nationale ouvre le débat avant le vote des motions de censure contre le gouvernement Lecornu II
- Le gouvernement joue sa survie politique à l’Assemblée nationale, où les députés examinent deux motions de censure déposées par LFI et le RN. Le PS et Les Républicains ont d’ores et déjà exclu de renverser le gouvernement

Ankara
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Trois jours à peine après sa nomination, le gouvernement de Sébastien Lecornu affronte ce jeudi deux motions de censure déposées par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN).
La présidente de l’Assemblée nationale a ouvert la séance peu après 9 heures, marquant le début d’un débat décisif avant l’examen du budget.
Le Parti socialiste, arbitre potentiel du scrutin, a confirmé qu’il ne voterait pas la censure. Boris Vallaud, son président de groupe, a appelé les députés frondeurs à « s’en tenir à la position commune », tout en assurant que « la non-censure d’aujourd’hui n’est en aucun cas un pacte de non-censure » du gouvernement.
Laurent Baumel, député Socialistes et apparentés, a pour sa part déclaré : « Nous comprenons et partageons l’exaspération engendrée par ce président de la République », avant de dénoncer « le spectacle accablant » d’Emmanuel Macron. « Nous ne nous engageons à rien, et surtout pas à voter ou passer le budget », a-t-il ajouté.
Le groupe Les Républicains a lui aussi annoncé qu’il ne voterait pas les motions. Les députés LR ne vont « pas censurer le gouvernement » au nom de « l’intérêt supérieur de la nation », a déclaré leur direction, écartant ainsi toute hypothèse d’un renversement du cabinet Lecornu II.
Dans l’hémicycle, Aurélie Trouvé (LFI) a ouvert les prises de parole en accusant le Premier ministre de « trahir l’esprit de la République » et de servir « comme un moine soldat de M. Macron ».
Marine Le Pen a, elle, vivement dénoncé à l’Assemblée « l’année noire fiscale » que représentera pour les Français « l’année blanche » inscrite dans le budget du gouvernement.
Elle a fustigé un « régime de malheur » et qualifié le projet de budget de « musée de toutes les horreurs coincées depuis des années dans les tiroirs de Bercy ».
« C’est aux plus vulnérables que vous entendez faire payer la note de vos lâchetés », a-t-elle lancé à Sébastien Lecornu, avant d’affirmer que le RN voterait les deux motions de censure. La présidente du parti a également déclaré attendre « la dissolution avec une impatience croissante ».
En réponse, Sébastien Lecornu a rejeté les accusations de peur du peuple et défendu « l’esprit de compromis » de son gouvernement.
« Ce gouvernement n’a pas peur du peuple », a-t-il répondu à Marine Le Pen. « La réalité est simple : soit nous entrons dans les débats budgétaires, soit nous plongeons dans une nouvelle crise politique », a-t-il ajouté, dénonçant des motions « inédites sous la Ve République » et appelant à « ne pas prendre en otage le budget de l’État ».
Le vote des motions est attendu dans la soirée, à la veille du lancement des débats sur le projet de loi de finances, ultime test politique pour le gouvernement avant la présentation de son premier budget.
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