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France : Des policiers posent avec une banderole féministe saisie, mais à l’envers

– L’image d’agents cagoulés brandissant une banderole antifasciste à l’envers dans un commissariat suscite la controverse.

Ümit Dönmez  | 28.11.2025 - Mıse À Jour : 28.11.2025
France : Des policiers posent avec une banderole féministe saisie, mais à l’envers Archive Anadolu

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


Une photo circulant sur les réseaux sociaux montre une quinzaine de policiers en uniforme, certains cagoulés, posant dans un commissariat parisien sous un drapeau tricolore, tenant à l’envers une banderole féministe, antiraciste et antifasciste.

Le média Blast a révélé que cette banderole avait été saisie lors de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, organisée à Paris le 22 novembre. Durant ce rassemblement, les forces de l’ordre ont encadré les cortèges des groupuscules d’extrême droite tels que « Némésis » ou du collectif « Nous vivrons », tout en procédant à des répressions ciblées à l’encontre de manifestants féministes et pro-palestiniens.

« C’est une pratique très connue des milieux hooligans : s’afficher encagoulés avec le matériel ennemi retourné », note Blast, en soulignant que cette mise en scène policière reprend les codes de groupes radicaux identitaires. Le média y voit une démonstration d’hostilité explicite envers les mouvements progressistes, en contradiction avec le principe de neutralité du service public auquel les forces de l’ordre sont pourtant tenues.

L’exposition de la banderole saisie dans un commissariat, et retournée de manière ostentatoire, est interprétée par plusieurs observateurs comme une forme de provocation, voire de mépris affiché à l’égard des revendications féministes et antiracistes.

Le ministère de l’Intérieur n’a, à ce stade, ni confirmé l’origine de la photo, ni réagi officiellement à sa diffusion.

Cette scène vient raviver le débat sur la politisation d’une frange de la police, régulièrement accusée d’indulgence envers certains groupes d’extrême droite, et de sévérité disproportionnée à l’encontre de mouvements progressistes. Une tension qui alimente, depuis plusieurs années, la méfiance entre population militante et institutions policières.

Le geste des policiers, loin d’être anodin, s’inscrit dans une dérive plus large au sein de l’institution, où l’expression politique en uniforme soulève de vives inquiétudes quant au respect du devoir de réserve.


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