France : Décès d'une sexagénaire sans-abri en Loire-Atlantique
- La famille dénonce « l'inaction » de la mairie, tandis que l'élue locale assure avoir été limitée par le cadre légal et le manque de ressources municipales
Istanbul
AA / Istanbul / Mariem Njeh
Une femme de 66 ans, sans domicile fixe depuis son expulsion locative durant l'été, est décédée dimanche des suites d'un arrêt cardiaque survenu dans des toilettes publiques à Mesquer (Loire-Atlantique), a-t-on appris de sources concordantes citant la presse locale.
La défunte, Sylviane Police, vivait dans sa voiture avec son mari, un ancien militaire de 69 ans. Si les premiers éléments rapportés évoquaient « six jours » passés dans le véhicule, le fils du couple, Maximilian Police, a précisé à "L’Écho de la presqu’île guérandaise" que l'errance de ses parents durait en réalité « depuis la mi-août ».
Après leur expulsion d'un logement privé à Piriac-sur-Mer en juillet pour impayés, le couple avait été hébergé temporairement par leur fils, puis contraint d'alterner entre nuits au camping, à l'hôtel et dans leur voiture, faute de ressources suffisantes.
– « Négligences » contre « cadre légal »
Cet incident a suscité une vive émotion et la colère de la famille, qui pointe du doigt la responsabilité de la mairie de Piriac-sur-Mer.
Le fils de la défunte a dénoncé « une série de négligences et d'inactions », affirmant qu'un dossier de logement social avait été déposé il y a plus de cinq ans sans aboutir. « Ma mère méritait dignité et respect. Elle n’a trouvé que silence et indifférence », a-t-il déclaré à « L’Écho de la presqu’île guérandaise ».
Mise en cause, la maire de Piriac-sur-Mer, Emmanuelle Dacheux, a exprimé au journal quotidien français « Midi Libre » sa « profonde tristesse » mais a tenu à rappeler le contexte légal en disant que « cette procédure relève d’une décision de justice et n’implique pas la commune ». Elle a précisé que la commune ne dispose que d'un seul logement d'urgence, qui était « déjà occupé » au moment de l'expulsion.
– Divergences sur les offres d'aide
Une contradiction oppose la municipalité et la famille sur l'accompagnement proposé. L'élue affirme à L’Écho que des solutions d'hébergement avaient été offertes à Nantes et Saint-Nazaire par les services de l'État, mais qu'elles « n'avaient pas été acceptées » par le couple, désireux de rester sur sa commune.
Une version nuancée par le fils de Sylviane Police, qui rétorque qu'il ne s'agissait que de « solutions très temporaires » ne résolvant pas la précarité de ses parents âgés, selon L’Écho de la Presqu’île/actu.fr.
Mardi soir, au surlendemain du décès, la municipalité a indiqué avoir mis à disposition du mari veuf un logement saisonnier chauffé de manière provisoire, affirme le quotidien « Midi Libre ».
