France: 327 interpellations dont 199 à Paris en marge du mouvement « Bloquons tout »
La journée du 10 septembre a été marquée par une mobilisation nationale visant à protester contre la politique budgétaire du gouvernement

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA/Paris/Feïza Ben Mohamed et Ümit Dönmez
Les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de 327 personnes dont 199 à Paris, selon un dernier bilan dévoilé par les autorités ce mercredi en fin d’après-midi.
En conférence de presse, la procureure de Paris, Laure Beccuau a fait savoir que 99 personnes ont été placées en garde à vue dans son secteur de compétence, dont une majorité pour des faits qualifiés de « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ».
« Ces chiffres sont amenés à évoluer » a-t-elle précisé alors que la situation est revenue au calme dans le centre de Paris.
La procureure est également revenue sur l’incendie d’un immeuble dans le secteur de Châtelet, en plein centre de la capitale, et fait savoir qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du sinistre, indiquant d’emblée qu’il « pourrait s'agir d'un départ de feu involontaire lié à l'intervention des forces de l'ordre ».
Selon plusieurs témoins au correspondant d’Anadolu présent sur les lieux, le bâtiment s’est en effet embrasé après un jet de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre présentes en nombre aux abords des lieux.
De son côté, le ministère de l’Intérieur fait état de 430 actions à travers le territoire national, 273 rassemblements et 157 blocages, mobilisant 29 000 personnes et faisant 4 blessés parmi les policiers nationaux mobilisés.
Dans le détail, le trafic aérien a été fortement perturbé dans plusieurs aéroports du sud de la France, la circulation des trains notamment à Paris, a été impactée et de nombreux incendies ont été recensés au passage des divers cortèges.
Cette journée nationale de blocage a conduit la DGAC (direction générale de l’aviation civile), a annoncer la perturbation du trafic aérien au départ et à l’arrivée des aéroports de Marseille, Nice, Bastia, Ajaccio, Figari et Calvi avec des retards et des annulations prévus en dernière partie de journée.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé plus tôt dans la matinée le déploiement d’un dispositif de sécurité exceptionnel, mobilisant 80 000 policiers et gendarmes, épaulés par des drones, hélicoptères et véhicules blindés, afin d’empêcher les blocages d’infrastructures stratégiques.
Consigne « d’intervenir, d'être rapides et d’être agiles » a en outre été donnée aux forces de l'ordre. Bruno Retailleau accuse certains élus de s’employer à « créer un climat insurrectionnel en France".
Né sur les réseaux sociaux au cours de l’été, le mouvement « Bloquons tout » dénonce les mesures budgétaires prévues par le gouvernement démissionnaire de François Bayrou, notamment la suppression de jours fériés et des coupes sur les retraites et services publics.
Les organisateurs, sans affiliation syndicale ou partisane déclarée, appellent à la désobéissance civile et aux occupations de lieux symboliques.
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