Politique, Monde

Explosion de Beyrouth : des protestataires accusent l’enquêteur de couvrir les « protagonistes »

- Lors d’un sit-in

Majdi Ismail  | 26.11.2020 - Mıse À Jour : 26.11.2020
Explosion de Beyrouth : des protestataires accusent l’enquêteur de couvrir les « protagonistes »

Lebanon

AA/ Beyrouth

Des dizaines de victimes de l’explosion du port de Beyrouth, ont observé jeudi, un sit-in sur la place « Sassine », située dans le quartier « Achrafieh » à Beyrouth, capitale du Liban.

Les protestataires, accusent l’enquêteur judiciaire, chargé de faire la lumière sur les responsabilités dans l’explosion du port, Fadi Sawan de tenter de couvrir les « principaux protagonistes ».

Les manifestants ont brandi des pancartes exhortant le magistrat, Fadi Sawan, à « prendre des décisions courageuses et à engager des poursuites contre tous les responsables administratifs, politiques et sécuritaires, quelle que soit leur rang ».

Le 4 aout dernier, une explosion est survenue à l’entrepôt n° 12 du port de Beyrouth, qui contenait selon des estimations officielles, près de 2750 tonnes de « nitrates d’ammonium », un produit hautement explosif confisqué à bord d’un navire et stocké là depuis 2014, selon les autorités libanaises.

Après le rassemblement sur la place « Sassine », les sit-inneurs se sont dirigés vers la demeure du magistrat Sawan, pour protester contre le retard pris dans les investigations et exiger qu’il engage des poursuites contre tous les responsables de cette catastrophe.

« Cette fois nous sommes venus pour vous dire directement et à voix haute que vous êtes le responsable du crime du port. Oui, vous êtes responsable, parce que vous couvrez les principaux protagonistes et vous manipulez les causes du crime, en les minimisant de manière risible, pour prétexter la négligence et le manquement », accusent les protestataires dans un communiqué.

Et d’ajouter, « votre correspondance à l’attention du parlement libanais, l’exhortant à prendre ce qu’il juge approprié en ce qui concerne la responsabilité de ministres pour négligence comme vous l’avez dit, ou pour ce qui est de la nomination de présidents et de ministres sans exiger aucune mesure, est la preuve pour nous que vous êtes complice ».

« Nous ne permettrons pas que la justice soit un martyr enterré entre les lignes des investigations et des décisions, mais nous serons le soutien de cette justice, pour faire triompher chaque martyr et chaque blessé, pour faire triompher la patrie », affirment les protestataires victimes de l’explosion.

L’explosion du port de Beyrouth a fait environ 200 morts et 6 000 blessés, et plus de 300 000 personnes sans-abri, qui ont perdu leurs maisons. Beaucoup de familles vivent encore dans des hôtels et ailleurs.

Le journal Koweïtien «Al Anba», a rapporté jeudi de sources judiciaires bien informées, que Sawan avait adressé une correspondance au Parlement libanais, dans laquelle il demande à enquêter sur des ministres en fonction et d’anciens ministres, étant donné que la poursuite judiciaire des ministres est exclusivement du ressort du Conseil suprême pour la poursuite des Présidents et Ministres (la Haute Cour de Justice).

Le quotidien « Al Anba » mentionne que les ministres en question sont : les ministres libanais des Travaux publics, M. Michel Najjar (actuel), Youssef Fenianos (ancien), Ghazi Aridi (ancien), Ghazi Zeaïter (ancien). Il est question également des ministres libanais des finances, Ghazi Wazni (actuel), Ali Hassan Khalil (ancien), ainsi que des ministres libanais de la justice, Marie-Claude Najm (actuel), Achraf Rifi (ancien), Salim Jreissati (ancien), Albert Serhane (ancien).

« Tous les ministres cités étaient au courant du stockage du « nitrates d’ammonium » dans le port », a précisé le journal Koweïtien.

Le Conseil de justice avait déclaré, le 7 novembre, qu’un total de 28 personnes ont fait l’objet de mandats d’arrêt dans l’affaire de l’explosion, dont trois mandats d'arrêt lancés par contumace contre des personnes qui se trouvent en dehors du pays.

L'avocat général près la Cour de cassation, le juge Ghassan Khoury avait décidé, mardi, d’engager des poursuites contre Hani Hajj Chéhadé, membre du Conseil supérieur des Douanes et Moussa Hazimé, ancien directeur par intérim de la région de Beyrouth aux Douanes, dans le cadre de l'enquête portant sur l’explosion du port de Beyrouth.

Traduit de l’arabe par Majdi Ismail


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