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Espagne : 40.000 personnes manifestent dans les rues de Madrid contre l'amnistie des politiciens catalans

- La manifestation a été organisée par le Parti populaire, qui tentera de former un gouvernement cette semaine

Alyssa Mcmurtry  | 24.09.2023 - Mıse À Jour : 25.09.2023
Espagne : 40.000 personnes manifestent dans les rues de Madrid contre l'amnistie des politiciens catalans

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AA / Oviedo / Alyssa McMurtry

Au moins 40 000 manifestants ont rempli les rues de Madrid, dimanche, pour protester contre une éventuelle amnistie pour les politiciens catalans, inculpés dans le cadre de la tentative d'indépendance de 2017.

"En Espagne, les comploteurs de coup d'État peuvent être graciés et bénéficier d'une amnistie", a déclaré Alberto Nunez Feijoo, chef du Parti populaire, dont le parti a organisé la manifestation.

Feijoo et les manifestants craignent que le Premier ministre Pedro Sanchez et la coalition de la gauche espagnole ne cèdent aux partis séparatistes catalans. Ces derniers réclament une amnistie en échange de leur appui dans la formation d'un gouvernement.

Les élections nationales de juillet en Espagne se sont soldées par un parlement sans majorité, et les partis séparatistes catalans se sont retrouvés en position de faiseurs de roi.

La manifestation a eu lieu deux jours avant que Feijoo ne tente de convaincre le parlement espagnol de soutenir son gouvernement. Après les élections, le dirigeant conservateur a convaincu le roi d'Espagne de lui accorder la priorité pour former un gouvernement.

Maintenant qu'il est dans la rue pour protester contre l'amnistie des politiciens catalans, tout porte à croire qu'il n'a que peu d'espoir de former un gouvernement cette semaine.

"Ils protestent contre un gouvernement socialiste, mais je suis au regret de leur dire qu'il y en aura bien un", a déclaré, dimanche depuis Barcelone, le Premier ministre espagnol par intérim, Pedro Sanchez.

Sanchez et ses alliés ont négocié avec les politiciens catalans, et notamment Carles Puigdemont, l'ancien président de la Catalogne, qui a fui l'Espagne après l'échec de la campagne indépendantiste en 2017.

Actuellement en Belgique, Puigdemont risque à son retour en Espagne de se voir accusé de sédition et de détournement de fonds.

Lui et son parti ont lancé un ultimatum aux responsables politiques espagnols : soit ils abandonnent les poursuites contre Puigdemont et d'autres personnes se trouvant dans une situation similaire, soit les Espagnols devront retourner aux urnes pour voter à nouveau lors d'élections nationales.

Entre 2015 et 2019, l'Espagne a organisé quatre élections nationales.

On ne sait pas encore si Sanchez accordera cette amnistie.

Son parti a déclaré à plusieurs reprises que toutes les négociations devaient être menées dans le cadre de la Constitution espagnole, mais que la question catalane devait être traitée par des négociations politiques plutôt que par le recours à la loi.

Par ailleurs, le mouvement séparatiste catalan semble moins menaçant aujourd'hui qu'il ne l'était par le passé. Si les partis séparatistes affirment toujours qu'ils souhaitent à terme l'indépendance, ils ne demandent pas pour l'instant la tenue d'un référendum contraignant.

Au début du mois, quelque 115 000 manifestants sont descendus dans la rue à l'occasion de la fête nationale de la Catalogne, pour réclamer l'indépendance vis-à-vis de l'Espagne, selon la police. Ce chiffre est nettement inférieur à celui des années précédentes. En 2014, par exemple, un mouvement similaire avait vu 1,8 million de manifestants descendre dans la rue.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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