Des centaines de sans-abri dorment devant l’hôtel de ville de Paris pour dénoncer le manque de places
- Plus de 200 personnes, dont 90 enfants, ont passé la nuit dehors à l’appel de l’association Utopia 56.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Quelque 200 personnes sans abri, dont 90 enfants, ont dormi dans la nuit du 5 au 6 août devant l’hôtel de ville de Paris, faute d’avoir pu accéder à un hébergement d’urgence.
Sur les réseaux sociaux, l’association Utopia 56, à l’origine de cette mobilisation, a affirmé que ces familles, pour la plupart migrantes, n’avaient trouvé aucune solution de logement malgré des demandes répétées. L’organisation souligne que la moitié des personnes présentes étaient des enfants et que la situation est devenue "particulièrement tendue" durant l’été, en raison du ralentissement des services publics et de la fermeture des gymnases et écoles utilisés en dernier recours.
Au petit matin, plusieurs dizaines de familles dormaient encore enroulées dans des couvertures ou des sacs de couchage à même le sol, certaines exprimant leur colère par des slogans comme "On veut un logement !" ou "Zéro enfant dans la rue !". Cité par la presse française, Yann Manzi, délégué général d’Utopia 56, a déclaré : "On reste tant qu’il n’y a pas de propositions de logements."
Le rassemblement concernait principalement des femmes seules avec enfants, ainsi que quelques pères. Aucun homme seul ni mineur isolé n’a participé à cette mobilisation.
Citée par BFMTV, Fatuma Ali, réfugiée somalienne arrivée en France en 2018, a raconté avoir dû quitter son logement social il y a cinq mois, faute de places disponibles. "Depuis, je dors dans la rue ou dans le bus social avec mes trois enfants", a-t-elle expliqué.
La mairie de Paris a indiqué qu’elle ouvrait régulièrement des centres d’accueil pour mettre à l’abri des familles. "Au total plus de 1.000 personnes relevant d’une prise en charge par l’État sont actuellement mises à l’abri dans des lieux municipaux transformés ou des gymnases, en plus de la prise en charge de plus de 3.000 personnes en famille", a indiqué la ville, tout en réclamant une intervention accrue de l’État.
La préfecture d’Île-de-France a assuré de son côté qu’"il n’y a pas de fermeture de places d’hébergement liée à la période estivale".