Des ambassadeurs français "regrettent la position de Paris dans le conflit israélo-palestinien"
- Dans une note commune signée par une dizaine d'ambassadeurs accrédités au Moyen-Orient et au Maghreb, rapportée par le journal Le Figaro.
Tunisia
AA / Tunis / Salim Boussaïd
Une dizaine d'ambassadeurs de France accrédités au Moyen-Orient et dans certains pays du Maghreb ont signé une note commune regrettant la position de Paris dans la guerre en cours menée par Israël à Gaza.
L'information a été révélée par le journal Le Figaro, lundi soir, citant le témoignage d'un diplomate à Paris, précisant que ladite note avait été adressée au Quai d'Orsay et à des destinataires à l'Elysée.
Selon la même source, les signataires "regrettent le virage pro-israélien pris par Emmanuel Macron dans la guerre entre l'Etat hébreu et le Hamas".
Le contenu de la note -puisque confidentielle- n'a pas été publié. Toutefois, le diplomate cité par Le Figaro explique que "ces ambassadeurs affirment que notre position en faveur d'Israël au début de la crise est incomprise au Moyen-Orient et qu'elle est en rupture avec notre position traditionnellement équilibrée entre Israéliens et Palestiniens", qualifiant la correspondance de ces ambassadeurs de "note de dissidence".
"Elle établit une perte de crédibilité et d'influence de la France et constate la mauvaise image de notre pays dans le monde arabe. Ensuite sous une forme assez diplomatique, elle laisse entendre que tout cela est le résultats des positions prises par le président de la République", selon toujours le diplomate ayant consulté la note et dont l'identité n'a pas été révélée.
Dans leur note commune, les diplomates "dissidents" ont pointé la proposition de Macron, lors de sa visite en Israël, sur "l'extension de la coalition internationale anti-Daech au Hamas".
Et, bien que l'idée soit abandonnée, "nous sommes parfois accusés de complicité de génocide", a regretté un diplomate français en poste au Moyen-Orient, a rapporté le journal français.
Enfin, pour nuancer leurs propos, les diplomates signataires se sont félicités de l'interview de Macron accordée à la BBC, critiquant sévèrement les frappes israéliennes contre les civils palestiniens à Gaza et marquant une certaine évolution dans la position française vis-à-vis de l'escalade à Gaza.
Le Quai d'Orsay a minimisé la portée de cette note, a rapporté le Figaro, précisant que l'administration diplomatique en reçoit "de très nombreuses autres" et rappelant que " ce sont les autorités politiques élues par les Français (...) qui décident de la politique étrangère de la France".
Pour rappel, la France avait au départ soutenu "le droit d'Israël à se défendre" contre ce que le gouvernement israélien d'extrême droite avait qualifié "d'attaque terroriste", menée par le Hamas le 7 octobre, avant de reconnaitre, quelques semaines après, la nécessité d'une trêve humanitaire en faveur des civils à Gaza.
Le mot "cessez-le-feu" n'a été prononcé par Macron qu'après plus d'un mois d'hostilités, alors que le bilan macabre avait déjà dépassé les 10 mille morts, côté palestinien, dont plus de 70% étaient des femmes et des enfants.