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Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, la gouverneure générale, Mary Simon, et des dirigeants et peuples autochtones se sont réunis lundi pour commémorer le premier anniversaire de la découverte de tombes anonymes sur un ancien site de pensionnats indiens.

Alors que la plupart des personnes présentes étaient accueillantes au moment où Trudeau se frayait un chemin à travers la foule en fin de soirée, d'autres criaient "Le Canada est une terre indienne", laissant entendre que les Européens blancs arrivés il y a quelques siècles ont volé la terre des populations originaires.

Les 139 pensionnats avaient été créés pour éradiquer la culture autochtone et la remplacer par des valeurs des "blancs", mais les histoires de ce qui s'est passé dans les écoles sont tout simplement horribles, comme en témoigne l'école de Kamloops en Colombie-Britannique.

Fin mai 2021, quelque 215 tombes ont été localisées par la Première Nation "Tk̓emlúps te Secwepemc" sur le site. Des rumeurs de tombes anonymes se sont répandues dans les communautés autochtones pendant des décennies, mais les tombes de Kamloops ont été les premières à être découvertes à l'aide d'un géoradar.

Tk̓emlúps te Secwepemc, anciennement connue sous le nom de bande indienne de Kamloops, est un gouvernement des Premières Nations au sein du Conseil tribal de la nation Shuswap,[2] qui représente dix des dix-sept gouvernements de la bande Secwepemc, tous dans la région sud de l'Intérieur central, couvrant les districts de Thompson et de Shuswap. C'est l'un des plus grands des 17 groupes en lesquels la nation Secwepemc (Shuswap) a été divisée lorsque la colonie de la Colombie-Britannique a établi un système de réserves indiennes dans les années 1860.

-- "Trop d'enfants ne sont pas rentrés à la maison."

Simon, le représentant de la reine Elizabeth au Canada, a affirmé aux personnes rassemblées que le pays portait une culpabilité collective pour le traitement des enfants et de leurs familles.

« Il est inexcusable que des gens puissent commettre ces atrocités ou qu'ils puissent garder le silence après qu'elles ont été commises », a-t-elle fait savoir.

D'autres sépultures anonymes ont été trouvées sur d'autres sites de pensionnats. La première école a ouvert ses portes dans les années 1820 et environ 150 000 personnes dont la plupart des enfants -appartenant aux trois groupes autochtones- First nations, les Inuits et les Métis - étaient contraints de vivre loin de leurs familles. La dernière école a fermé dans les années 1990.

Environ 4 100 personnes sont mortes d'abus sexuels, mentaux et physiques, de maladies et de malnutrition, selon la Commission Vérité et Réconciliation, mise en place en partie pour entendre les histoires des familles d'enfants perdus et des survivants des pensionnats.

La Commission a fait savoir que certains enfants avaient tout simplement disparu et qu'ils n'étaient jamais rentrés chez eux, un fait prouvé par le radar d'entrée sur le sol. Les enfants étaient parfois enterrés sur les sites des écoles dans des tombes anonymes, ou les croix de bois utilisées pour marquer les lieux de sépulture se sont détériorées et ont été perdues avec le temps.

Le pensionnat indien de Kamloops -qui était sous la responsabilité de l'Église catholique de 1890 à 1969- a marqué la première découverte des tombes, mais pas la dernière. Près de 1 300 tombes non marquées ont été localisées dans les écoles grâce à l'utilisation de la technologie du radar et on s'attend à ce que d'autres soient encore trouvées.

Trudeau a rencontré des dirigeants et des peuples autochtones qui étaient présents, et ce, en marge de la clôture de la cérémonie.

*Traduit de l'anglais par Malèk Jomni